L'éditeur Michel Brûlé est coupable d'avoir agressé sexuellement une écrivaine, qui souhaitait être publiée, en mars 2014 à Québec.
Le juge a cru davantage la victime que l'accusé dénoncé dans la foulée du mouvement #MeToo.
Lors du prononcé du verdict, le magistrat a qualifié le récit de Michel Brûlé «d'invraisemblable» à certains moments.
L'éditeur âgé de 56 ans a notamment dit qu'il avait comme règle d'or de ne pas avoir de relation sexuelle avec des auteures, mais il était prêt à la transgresser dans ce cas-ci.
Il avait aussi indiqué aux enquêteurs ne pas se souvenir de la plaignante, et s'en être souvenu seulement à son retour à la maison.
Le juge a dit qu'il était «incroyable» qu'il n'ait eu aucun souvenir lors de sa rencontre avec les policiers et ensuite avoir raconté lors du procès qu'il était resté «commotionné» par la fuite de la plaignante.
Malgré plusieurs contradictions, le juge a parlé d'un récit «cohérent» de la victime, qui selon ses dires souhaitait avoir une relation d'affaires et non pas une relation d'un soir.
Le frère et l'ex-époux de la victime ont notamment raconté à quel point la victime était sous le choc au sortir de sa rencontre avec Michel Brulé et qu'elle leur avait racontée les détails.
La victime a essuyé quelques larmes lors du prononcé du verdict et quitté visiblement satisfaite.
Il faudra attendre le début de 2021 avant de connaître le sort réservé à Michel Brûlé.
Ce dernier évalue avec son avocat la possibilité d'en appeler du verdict de culpabilité porté contre lui.
À notre connaissance, il s'agit de la première condamnation devant les Tribunaux d'une personnalité dont le nom a circulé lors de la première vague du mouvement #MoiAussi au Québec.
«Comme dans toutes les décisions qui portent sur la crédibilité, on va examiner la possibilité d'amener la décision en appel. Désicions qui ne sont pas faciles à rendre. C'est toujours difficile à trancher. [...] Comme l'a mentionné M. le juge Proulx dans sa décision, il y avait plusieurs contradictions [de la plaignante] qui ont été soulevées lors du procès. On parlait d'une quinzaine de contradictions de l'avis de la Défense, et ces contradictions-là sont, selon nous, sont suffisamment importantes pour affecter la décision sur le fond par rapport à la crédibilité.»