Au deuxième jour du procès de Carl Girouard, des membres du jury ont été confrontés à des extraits vidéos de l'attaque au sabre qui a fait 2 morts et 5 blessés, le soir de l'Halloween 2020 dans le Vieux-Québec.
Le montage d'environ 15 minutes montre d'abord Carl Girouard arpenter les rues de la Haute-Ville à bord de sa voiture Saturn Ion 2006, pendant près d'une heure, avant de se stationner devant le Château Frontenac où il a commencé à attaquer des passants au hasard.
Le troisième témoin de la couronne est le policier du SPVQ qui a examiné pendant plus de 80 heures les enregistrements des nombreuses caméras de surveillance installées dans le secteur touristique de Québec.
Dans l'une des séquence, l'accusé de 26 ans, qui plaide la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux, s'élance vers sa première victime brandissant une longue lame de 77 centimètres.
Le piéton attaqué en plein soir d'Halloween observe incrédule son assaillant costumé foncer dans sa direction. Il ne semble pas trop comprendre le danger qui est imminent.
Le passant a réussi à fuir miraculeusement malgré ses blessures, mais la deuxième victime, François Duchesne, n'a pas eu autant de chance quelques mètres plus loin.
Dans un extrait frappé d'une ordonnance de non-publication, on peut observer le tueur lui asséner un ultime coup de sabre alors qu'il gisait au sol.
Une dizaine de minutes plus tard, il tuait la seconde victime, Suzanne Clermont, dans le secteur de la rue des Remparts.
La Covid s'invite au procès
La deuxième partie de la journée s'est déroulée en l'absence d'une des membres du jury en raison de la Covid-19.
La principale intéressée a obtenu un résultat positif à un test rapide qu'elle a effectué après avoir été informée que son colocataire venait d'être infecté.
Le juge et les deux parties ont convenu de poursuivre le procès avec 11 jurés et de les soumettre à un autre dépistage mercredi matin.
Il aurait confié son plan en 2014
Plus tôt dans la journée, le travailleur social d'un CLSC des Basses-Laurentides a décrit l'accusé comme quelqu'un d'un peu déconnecté de la réalité et dont le discours comportait des aspects délirants. En 2015, Girouard évoquait un projet s'apparentant à « quelque chose de noble et de grandiose », pour confirmer son existence et se démarquer.
À l'époque, son plan à long terme était de tuer des gens de façon aléatoire, pour lancer un message à la société, sans savoir encore à quel endroit.
Il devait être costumé, se faire détatouer, et ne pas avoir atteint l'âge de 25 ans.
Quelques mois plus tard, au fil de ses 9 rencontres avec l'intervenant, il tempère ses propos et confesse ne plus vouloir tuer des gens pour ne pas faire de prison.
Le témoin a répondu à l'avocat de la défense, qu'en dépit des informations préoccupantes, l'accusé n'avait toujours pas rencontré de psychiatre plus de 9 mois après la prise en charge en raison de délais institutionnels.