Une ancienne professeure de français au secondaire a tenu à s'adresser au Tribunal à l'occasion des représentations sur la peine à imposer à l'auteur de la tuerie à la grande mosquée de Québec.
Mme Lucie Côté a enseigné à Alexandre Bissonnette en secondaire 2 et 4 aux écoles des Grandes-Marées et Compagnons-de-Cartier.
C'est elle qui a contacté les avocats du meurtrier afin de pouvoir s'adresser au Tribunal.
Elle a raconté que le meurtrier a été intimidé sur une base quotidienne dans son adolescence. Coups de cartable dans les côtes, coups d'épaule le propulsant dans le mur, remarques verbales, moqueries, et feintes de coups au visage sont autant des gestes qui l'auraient rendu nerveux et auraient alimenté de la peur chez lui.
Elle a raconté avoir dû intervenir à quelques reprises avec les intimidateurs, mais que ces interventions étaient suivies de brèves accalmies, qui ne duraient pas.
«Ça arrivait trop souvent», a-t-elle dit.
«Il mangeait de la «schnout», c'était pas ordinaire!»
La professeure à la retraite a qualifié Alexandre Bissonnette d'élève «doué», «doux», et «collaborateur».
Quand elle a appris qu'Alexandre Bissonnette était le suspect principal de la tuerie, elle a dit ne pas y avoir cru.
«C'est un petit minou tout doux», se serait-elle dit.
«Quand j'ai vu son visage, je me suis mise à pleurer», a-t-elle ajouté.
«Alexandre ce n'était pas un monstre», a expliqué Mme Côté. Une phrase qui a soulevé plusieurs soupirs réprobateurs dans la salle d'audience.
Elle a dit souhaiter que l'on reste dans un contexte de justice, et non pas de vengeance.
Mme Côté s'est dite sensible aux douleurs vécues par la communauté musulmane de Québec, et plus particulièrement celles des 17 orphelins de père.
«Laissez de l'espoir à Alexandre, ce qui lui permettra de mieux vivre son internement», a-t-elle conclut en s'adressant au juge Huot.
L'ex-enseignante a recommandé à Alexandre Bissonnette de consulter, de lire et écrire pour «sortir tout ce crachin de haine».
Elle lui a offert un livre (Le moine qui vendit sa Ferrari, Robin Sharma) avant de lui souhaiter «Bonne chance!»