La crédibilité de la présumée victime et la fiabilité de son témoignage ont été attaquées par la défense au procès de Michel Venne pour agression et exploitation sexuelle.
À l'occasion des plaidoiries, l'avocate de l'ex-journaliste a notamment cité les récents acquittements de Gilbert Rozon et Éric Salvail.
La procureure a soulevé la manipulation par la plaignante de l'enregistrement de son entretien téléphonique avec Lise Payette comme étant une «atteinte à la fiabilité du témoignage».
La plaignante avait fourni une version écourtée de l'entretien aux enquêteurs, ce qu'en réplique le procureur de la Couronne a qualifié «d'anecdotique».
Aux dires de la défense, la présumée victime, qui avait 17 ans au moment des gestes allégués, n'a pas été en mesure de démontrer hors de tout doute raisonnable que ces gestes se sont produits.
Me Lida-Sara Nouraie a soulevé des «invraisemblances» et des «incohérences», notamment à propos de l'agression qui serait survenue en plein jour dans un taxi en présence de la femme de l'accusé.
Un «guet apens» tendu à la présumée victime
Le procureur de la Couronne estime que la rencontre avec Lise Payette, lors de laquelle la plaignante a signé une lettre disculpant l'accusé en 2014, était en fait un «guet apens».
Michel Bérubé fait valoir qu'il s'agissait d'une commande de l'accusé motivé à faire taire les rumeurs afin de décrocher le poste de directeur du quotidien Le Devoir.
«Trouvez-vous vraisemblable qu'elle ait signé une lettre comme celle-là en présence de Lise Payette sans aucune contrainteu», a-t-il lancé au juge.
Me Bérubé a plaidé que «la version de l'accusé est ni vraisemblable, ni crédible» et que le juge n'a pas besoin de «certitudes absolues» pour rendre un verdict de culpabilité.
Les gestes reprochés à Michel Venne seraient survenus à l'été 2008 à Québec alors que l'accusé était en situation d'autorité.
«La plaignante à l'âge de 17 ans n'avait rien à gagner d'inventer cette histoire!»