C'était au tour des survivants de l'attaque au sabre dans le Vieux-Québec de témoigner mardi au procès de Carl Girouard accusé de deux meurtres et de cinq tentatives de meurtre le soir de l'Halloween 2020.
Après avoir été confrontés aux images captées par les caméras de surveillance du quartier historique, les membres du jury ont dû revivre encore une fois le parcours macabre du tueur, mais cette fois, à travers le récit des survivants.
Le musicien Rémy Bélanger, qui était le premier piéton agressé au hasard devant le Château Frontenac, a raconté qu'il croyait à une mauvaise blague jusqu'à ce qu'il reçoive un coup de lame à la tête.
ll lui aura fallu 3 mois de réadaptation pour se remettre des ses nombreuses blessures, dont trois fractures du crâne, des lésions aux épaules et des doigts de la main droite sectionnés.
« J'ai pensé qu'il faisait une blague, qu'il voulait m’écœurer. C'est des choses qui arrivent quand on fréquente des lieux où du monde sort saoul des partys. Dans ces temps-là, tu les ignores. »
Un adolescent témoin de la scène pensait aussi assister à une blague « réaliste » compte tenu du déguisement de l'accusé et de la date du 31 octobre.
Dans sa fuite, il se souvient avoir entendu François Duchesne lancé ''ben voyons donc'' avant d'être « piqué » mortellement par une épée.
Un autre survivant qui était accompagné d'une amie a décrit les coups de sabre comme étant réfléchis, non précipités et «pour tuer».
Son amie a d'ailleurs relaté devant le jury avoir elle-même retiré la pointe du sabre que l'accusé lui avait planté dans le corps après avoir reçu une dizaine de coups de lame.
Le procès a repris après une pause forcée de 5 jours en raison de jurés infectés par la Covid-19.
Carl Girouard qui plaide la non-responsabilité pour cause de troubles mentaux s'est pris la tête entre les deux mains durant les témoignages des survivants.
Depuis le début du procès, l'homme de 26 ans a le regard fixé sur ses pieds la majorité du temps.