La poursuite s'est attaquée, lundi, à la crédibilité du psychiatre mandaté par la défense du tueur au sabre dans le Vieux-Québec, le soir de l'Halloween 2020.
Dès le début du contre-interrogatoire, l'avocat Me François Godin a tenté de démontrer que le Dr Gilles Chamberland avait déjà fait ses conclusions sur la santé mentale de Carl Girouard, avant même de le rencontrer.
Dans une entrevue donnée à la radio le lendemain de la tuerie, le psychiatre avait affirmé que « tout portait à croire que l'accusé était en psychose », qu'il était en proie à un délire et qu'il avait probablement des hallucinations, seul élément qui ne fait pas partie de son rapport final.
Plus tôt dans le procès, le Dr Chamberland a conclut à un délire grandiose dû à la schizophrénie pour expliquer le comportement du tueur le soir de la tragédie. Carl Girouard se trouverait aussi dans le spectre de l'autisme.
L'avocat de la Couronne a aussi laissé entendre que le témoin expert de la défense avait ainsi un biais de confirmation qui consiste à privilégier les informations qui confortent l'hypothèse de départ.
Le psychiatre assure que son idée n'était pas faite d'avance dans le cas de l'accusé de 26 ans et que son travail a simplement confirmé ses suppositions à quelques exceptions près.
Il a aussi cité en exemple un autre cas où son expertise était requise pour un autre dossier judiciaire dans lequel il a changé d'avis après plusieurs mois de travail.
Toujours selon le Dr Chamberland, c'est vers l'âge de 16 ans que l'était mental du tueur a commencé à se détériorer.
Il ajoute que la personnalité de Girouard a changé progressivement après le début de son traitement par antipsychotiques en prison.
« Il y a 1 000 choses qu'on ne peut pas expliquer si on ne considère pas la maladie » a-t-il souligné.
Rappelons que Carl Girouard plaide la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.