La communauté médicale mondiale est en deuil alors qu'une médecin autrichienne s'est enlevé la vie après avoir été harcelée par des antivax sur les réseaux sociaux.
Le corps de la femme de 36 ans, Lisa-Maria Kellermayr, a été retrouvé dans son bureau le 29 juillet dernier avec plusieurs lettres d'adieu. Son autopsie aura permis de conclure qu'elle s'est enlevé la vie.
La professionnelle de la santé s'était retrouvée au coeur de menaces et d'une persécution en ligne après avoir critiqué un mouvement de protestation qui s'insurgeait contre la vaccination obligatoire à l’automne 2021.
Comme le témoignait le journaliste Christian Fillitz au micro de Philippe Cantin, Lisa-Maria Kellermayr avait bien tenté d'alerter les autorités au cours de plusieurs apparitions médiatiques, mais rien n'a pu faire cesser l'intimidation et les menaces dont elle était l'objet.
«Elle s'est insurgée contre certains excès, comme lors d'une manifestation dans sa province, où des manifestations ont bloqué l'accès à une clinique. Elle a été invitée sur des plateaux de télévision et dans les médias et elle est devenue connue. Elle a ensuite été attaquée de manière de plus en plus agressive. Menacée de mort et face à l'inertie de la police elle a dit avoir dépensé entre huit et 10 000 euros par mois pour sa propre protection.»
Pour l'urgentologue québécois, Alain Vadeboncoeur, qui a lui-même été la cible d'une frange importante d'antivax ici au Québec, l'intimidation en ligne est très difficile à supporter.
«C'est une histoire terrible et humainement très dure, mais en même temps pas si étonnante que ça malheureusement. [...] Je pense qu'on n'est pas au même niveau, mais les réseaux sociaux, moi je l'ai vécu et je continue à le vivre, c'est d'une violence extrême. Surtout un réseau comme Twitter. [...] Et c'est encore bien pire quand ce sont des femmes. Ça bien au-delà des commentaires habituels que je peux recevoir. Ce sont des allusions au physique, à la sexualité, à plein de choses qui sont terribles et probablement très difficiles à entendre.»
Le médecin rappelle qu'il a reçu des centaines voire des milliers de messages haineux, mais n'a pas senti de réelle menace pour sa sécurité.