La Ville de Québec est passée à l'attaque par la bouche de ses avocats aujourd'hui au procès sur la légalité du tramway en commençant par dénoncer les allégations de complots, les jugements de valeur et les propos « dénigrants et injurieux » tenus par les opposants qui ont assimilé des politiciens à des violeurs ainsi que des résidents favorables au projet à des djihadistes du tramway.
L'avocate Kathy Lévesque s'est ensuite attardée à démolir la pertinence et l'utilité des témoignages des deux experts présentés par la poursuite notamment en raison de leur militantisme contre le projet, ce qui contaminerait l'objectivité dont doivent faire preuve les experts appelés à la barre des tribunaux.
La juriste ajoute que les références à des ententes secrètes entre politiciens et le rôle en coulisses joué par certains organismes environnementaux discréditent les conclusions de Fanny Tremblay-Racicot puisqu'elles ne sont pas avérées. Elle reproche aussi à Clément Gosselin de ne citer aucune source crédible et d'adhérer «sans réserve» aux allégations des demandeurs, démontrant un biais apparent.
« J'ai entendu parler d'un désastre pour les humains, d'un projet infernal, corrompu et malsain (...) Ce n'est pas un projet sale de centrale nucléaire sur les plaines d'Abraham, c'est un projet de transport en commun. »
La veille, la poursuite prétendait que la ville n'avait pas suffisamment consulté la population pour compenser la tenue d'un référendum et que les élus avaient trompé les électeurs depuis 2017.
Devant le juge, les avocats de la ville ont toutefois expliqué que la réflexion et les consultations sur la mobilité ont commencé dès 2009 dans l'agglomération de Québec et que le tramway a été analysé parmi les solutions de 2012 à 2015, notant au passage que même la technologie d'Hyperloop, un système de transport par tubes magnétiques proposé par Elon Musk, avait été étudié.
« On parle du même projet, mais on ne raconte pas la même histoire. Mon confrère a commencé à lire le livre au milieu de l'histoire et il ne comprend pas comment les cadeaux arrivent en bas du sapin. »
Même si les experts insistent sur le fait que de meilleurs projets que le tramway existent, l'avocate répond qu'il n'y a pas d'obligation légale pour les décideurs à ce sujet puisqu'il faut tenir compte des circonstances et des valeurs politiques, élément sur lequel le juge Clément Samson a semblé être d'accord.
Le procès se poursuit jusqu'à vendredi.