Bobcaygeon, Ontario – On ne vous apprend probablement rien si l’on vous mentionne que les deux dernières années n’ont pas été faciles pour Jeep. À l’exception du Compass, tous les modèles de la gamme ont enregistré des ventes plus faibles en 2024 qu’en 2023, et ce n’est guère plus reluisant cette année.
Et l’on ne parle pas de petits reculs de 1 % ou de 2 %, mais de 50 % pour certains modèles, 30 % pour d’autres, etc. Avec le Gladiator, le pas en arrière a été de 26,4 %. Il a été de 25,6 % pour le Wrangler, la grande vedette de la famille.
Des chiffres inquiétants. Des chiffres symptomatiques de ce qui se passe chez Stellantis, où ça brasse depuis au moins 18 mois. La bonne nouvelle, c’est que le changement opéré à la direction de l’entreprise le 1er décembre dernier (départ de Carlos Tavares) a eu l’effet d’une bouffée d’air frais à l’intérieur des murs de l’entreprise. Un des représentants présents à l’événement auquel nous avons assisté nous a candidement mentionné qu’il avait l’impression de travailler pour une autre compagnie depuis le 1er décembre dernier.
C’est bien beau tout ça, mais la compagnie doit se sortir du pétrin, et ça inclut la division Jeep, qui a besoin de bonnes nouvelles. Et c’est ce qu’on a tenté de nous transmettre en nous invitant à un événement Jeep en Ontario.
Des baisses de prix
On va se parler franchement, les factures chez Jeep sont salées ; très salées. En des temps prospères, ça paraît moins sur les ventes. À l’inverse, lorsqu’on traverse une période d’incertitude économique, l’effet est direct, surtout que dans le cas des modèles qui nous intéressent ici (Wrangler et Gladiator) on parle de jouets, de véhicules pensés pour le plaisir, de produits qui séduisent en raison de leur différence, de leur unicité.
Pour contrer les baisses de ventes généralisées à travers la gamme, Jeep annonce des réductions de prix importantes pour la plupart de ses modèles. Ça varie d’une version à une autre, mais comme vous allez le voir dans le tableau qui suit, c’est majeur.
Réductions de prix pour les Jeep Gladiator et Wrangler 2025
- Gladiator Sport S : - 10 900 $
- Gladiator Willys : - 11 400 $
- Gladiator Rubicon ; - 8100 $
- Gladiator Mojave ; - 8100 $
- Wrangler 2-portes Sport : – 8520 $
- Wrangler 2-portes Sport S : - 9020 $
- Wrangler 2-portes Willys : - 8520 $
Dans le cas du Gladiator, on était fier de pouvoir enfin dire que le prix de départ du modèle était maintenant sous la barre des 50 000 $, à 49 995 $. La nouvelle facture de la version Willys est de 54 995 $, alors que pour les variantes Mojave et Rubicon, la note est maintenant à 64 995 $.
C’est une bonne nouvelle pour ceux qui ont l’intention de se procurer le modèle, ou qui y songeaient fortement. C’est pas mal moins intéressant pour ceux qui viennent de payer un exemplaire au prix actuel, sans compter que le geste va affecter la valeur de revente.
Ailleurs dans la gamme, la compagnie est également agressive avec ses baisses de prix. Pour le Compass, ça va de 695 $ à 6095 $ pour un VUS qui était déjà trop cher, faut-il le rappeler. Avec le Wagoneer, la baisse peut aller jusqu’à 9300 $. Elle peut atteindre 3700 $ pour le Grand Wagoneer.
Un geste de désespoir ? La réalisation que les modèles étaient devenus trop chers ? Une stratégie temporaire pour relancer les ventes ? Franchement, c’est un peu de tout cela. Chose certaine, si la compagnie veut continuer de croître, elle devra poursuivre son examen de conscience et ne pas répéter certaines des erreurs qui lui ont coûté cher.
Jeep Cherokee 2026
Une de ces erreurs avait été de laisser tomber le Cherokee à la fin de 2023. Une foule de facteurs avaient mené l’entreprise vers cette décision, mais abandonner le segment le plus populaire de l’industrie (VUS compacts) n’est jamais une bonne affaire.
La preuve, c’est qu’elle y revient pour 2026 avec un modèle entièrement repensé et sur lequel elle compte beaucoup. Et savez-vous ce qui va compter ? Le prix. Nous aurons l’occasion de revenir là-dessus lorsque ce dernier sera dévoilé, plus près du lancement qui devrait avoir lieu avant la fin de l’année.
Qu’importe, l’arrivée de sang neuf va aider, sans compter que les révisions de mi-parcours attendues avec le Grand Cherokee devraient contribuer à un achalandage plus important en concession.
Bref, on vit d’espoir en misant sur tout cela (baisses de prix, nouveauté, mises à jour) pour relancer les ventes et donner un nouveau souffle à la division.
Wrangler et Gladiator
Oh, les Wrangler et Gladiator que nous sommes allés conduire. C’était, après tout, le but principal de notre virée en Ontario.
D’abord, mentionnons que les modèles demeurent les mêmes et qu’il n’y a pas de changements majeurs prévus pour 2026, outre des ajustements mineurs à la dotation de certaines variantes.
Quant à ce qui nous attendait à l’événement, il faut le souligner, nous n’en étions pas, non plus, à notre première aventure hors route avec ces modèles. Il est cependant toujours fascinant de redécouvrir leurs capacités à franchir des obstacles qui paraissent… infranchissables.
Les capacités sont évidemment bonnes à travers la gamme, mais c’est bien sûr décuplé avec un modèle Rubicon, qui offre la possibilité de déconnecter la barre stabilisatrice avant, afin d’offrir plus d’articulation et de flexibilité pour franchir les obstacles. Aussi, la possibilité de verrouiller les essieux (avant, arrière, les deux) vient faciliter le travail là où le terrain est tout sauf accueillant.
Avec ces modèles, on passe où peu d’autres produits peuvent s’aventurer.
4xe
Si nous avons découvert quelque chose avec nos plus récents exercices en conduite hors route, c’est que le comportement de la version 4xe du Wrangler est différent, en raison de la distribution du couple qui est plus importante.
En prenant le volant de cette dernière, votre humble serviteur s’est retrouvé coincé dans un bon vieux trou d’eau en raison d’un patinage trop important des roues. En effectuant la manœuvre du balancier, nous étions sur le point de nous extirper au moment où un des responsables s’est approché pour nous demander de faire basculer le mode de propulsion vers le moteur à essence. Là, la sortie a été un jeu d’enfant.
Conséquemment, il est clair que la conduite hors route est préférable avec la propulsion à essence, non pas électrique. La façon dont le couple est distribué est beaucoup mieux adaptée aux besoins de ce type de conduite.
La découverte est intéressante, en ce sens que nous allons surveiller cet aspect de près avec le Recon, une émule tout électrique du Wrangler qui doit faire ses débuts en 2026.
Aussi, le positionnement un peu plus bas de la déclinaison 4xe (et de sa batterie) fait que les plaques de protection sous la carrosserie sont sérieusement mises à contribution lorsque le terrain devient très inhospitalier. C’est aussi le cas avec le Gladiator, simplement en raison de son empattement plus long.
Malgré toute la compétence des modèles en conduite tout-terrain, rien ne peut être fait pour contrer les réalités de la physique.
Le mot de la fin
Jeep traverse une période trouble, c’est une évidence. Ce qui milite en sa faveur, c’est qu’elle possède d’impressionnants chevaux de bataille, comme le Wrangler et le Gladiator, entre autres.
Et d’une image qui demeure très forte auprès du public. Un Jeep, c’est un Jeep et ça ne ressemble à rien d’autre. À travers une industrie qui est trop souvent « grise », voilà une carte non cachée qui sera toujours intéressante.
Contenu original de auto123.