Le constructeur britannique Jaguar Land Rover (JLR) peine à se relever de la cyberattaque qui a paralysé ses opérations au Royaume-Uni. Bien que l'entreprise ait promis de reprendre ses activités, aucune date n’a été formellement annoncée pour un retour complet à la normale. Cette semaine, cependant, la production redémarre graduellement dans ses usines.
Une cyberattaque à la fin du mois d'août
Rappelons que le 31 août dernier, JLR a été victime d’une attaque informatique majeure. Les dirigeants avaient alors choisi de stopper complètement les activités d’assemblage.
Depuis, la relance des opérations s'est fait attendre. La récente annonce d’un redémarrage partiel soulève d’ailleurs plus de questions que de réponses, notamment sur la rapidité de la reprise et les impacts réels sur l’économie du secteur automobile britannique.
Selon les plus récentes informations, la production reprendra d’abord à l’usine de moteurs de Wolverhampton, avant d’être relancée progressivement dans les autres usines du groupe.

Un redémarrage au ralenti
Malgré ce regain d’activité, il faudra plusieurs semaines avant de retrouver le rythme de production d’avant la cyberattaque, soit environ 1 000 véhicules par jour. Les autres sites de production au Royaume-Uni seront « ramenés à la normale graduellement », selon la BBC, sans qu’un calendrier précis ne soit avancé par la direction de JLR.
L’impact de l'incident dépasse d’ailleurs les frontières nationales. Les opérations du constructeur en Chine, en Inde et en Slovaquie ont également été perturbées, accentuant la pression sur la chaîne d’approvisionnement mondiale de l’entreprise.
Selon les autorités, l’attaque aurait été revendiquée par un groupe appelé « Scattered Lapsus$ Hunters », qui n’a pas hésité à narguer les services de sécurité britanniques après l’incident.
Un arrêt coûteux
Selon certains experts, les pertes hebdomadaires pour JLR s'élèveraient à 50 millions de livres sterling (environ 67 millions de dollars américains) depuis cinq semaines, soit un manque à gagner colossal qui fragilise l’ensemble de l’écosystème automobile britannique.
Le gouvernement britannique a d’ailleurs dû intervenir en garantissant un prêt de 1,5 milliard de livres (environ 2 milliards de dollars) destiné à soutenir les fournisseurs de JLR, dont certains ont dû cesser leurs activités. Les employés de ces sous-traitants ont été partiellement mis à pied, ne touchant que 80 % de leur salaire habituel.
JLR a indiqué que la relance s’effectuera en plusieurs phases, évitant pour l’instant de s’engager sur des échéanciers précis, notamment en raison de « faux départs » observés dans le processus de rétablissement des opérations. Cette position prudente reflète l’ampleur des défis à relever.
Plus de 200 000 travailleurs, directs et indirects, dépendent aujourd’hui du redémarrage complet des activités de JLR, ce qui prouve que l'impact de la crise s’étend bien au-delà des murs de l’entreprise.
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