L'avocate du ministère de la Sécurité publique et de la Sûreté du Québec s'oppose au statut d'expert confié au policier retraité Alain Croteau, par le coroner qui enquête sur la mort des sœurs Carpentier, en juillet 2020.
Elle s'est attardée pendant près de 3 heures à attaquer la crédibilité et l'impartialité d'Alain Croteau, qui affirme que les autorités n'ont pas dirigé les opérations de recherche dans les règles de l'art, ce qui aurait retardé de 45 heures la découverte des corps dans un boisé de Saint-Apollinaire.
« Est-ce que votre motivation d'agir comme expert est liée à votre regret de ne pas être sorti de vos vacances lors des événements? (...) Avez-vous quitté la Sûreté du Québec amer? »
Le retraité de la SQ, qui cumule plus de 20 années en recherches terrestres, est aussi d'avis que les ressources étaient insuffisantes au moment du drame, que les communications n'étaient pas optimales et que les policiers ont déployé des moyens comme un avion ou un hélicoptère pour bien paraître aux yeux du public.
Il ajoute avoir été témoin d'une telle pratique durant d'autres opérations au fil de sa carrière.
« Il y a eu des mesures efficaces, mais certaines (avion avec caméras thermiques, policiers à chevaux et hélicoptère) étaient dans l'ordre de calmer les ardeurs, de se donner une bonne image. C'est triste à dire, mais c'est mon opinion », a-t-il expliqué.
L'avocate du gouvernement prétend que le rapport d'Alain Croteau est invalide puisqu'il est influencé par le regret et l'amertume envers son ancien employeur qui n'auraient pas suffisemment reconnu l'expertise des policiers spécialistes en recherches terrestres.
C'est le coroner qui décidera au final si le témoignage de l'expert sera pris en compte dans l'élaboration de ses conclusions.
Écoutez le reportage complet dans l'extrait ci-dessus.