L'ancienne co-porte-parole de Québec solidaire et députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, Manon Massé, a profité de l'annonce de son départ de la vie politique à la fin de son mandat pour dénoncer vivement le gouvernement de François Legault et la situation au Québec. Se disant "libérée" par cette décision, elle a dressé un bilan critique, s'inquiétant du virage conservateur du Québec.
La colère des Québécois contre le manque de services
Manon Massé s’est attaquée au cœur du problème qui, selon elle, touche directement la population : la rupture du contrat social.
« Moi, je pense que les Québécois et Québécoises sont prêts à payer de l'impôt, mais ils sont en tabarnak parce qu'on n'en a plus de service ». Elle est d'accord pour dire que le contrat social est brisé entre les citoyens et l'État. Cependant, elle attribue ce bris non pas à un excès d'impôts, mais aux choix politiques successifs depuis l'époque de Lucien Bouchard.
Selon ses calculs, le Québec s'est privé d'au moins 7 milliards de dollars par année en revenus collectifs au cours des onze dernières années, un manque à gagner qui empêche d'avoir des infirmières, d'opérer les salles d'opération ou d'aider les enseignants. Pour elle, ce sont des choix politiques qui ont fait croire aux gens qu'ils payaient trop d'impôts, une situation qui favorise le capitalisme au détriment du bien-être de tous.
Critique du gouvernement Legault et du conservatisme
Alors qu'elle a toujours lutté pour la justice sociale, Manon Massé s'inquiète de la montée du conservatisme. Elle regrette que des partis comme la CAQ et le Parti québécois se servent de la division pour gagner des élections :
« [Ça m'attriste que] les partis [...] qui se gênent pas de diviser les gens au Québec pour être capable, peut-être, de remporter les prochaines élections. Moi, je ne trouve pas ça digne de ce que nos prédécesseurs ont voulu mettre au monde ».
Elle a exprimé une "grande tristesse" de ne pas avoir réussi à faire advenir le Québec auquel elle croit, soit un Québec qui prend soin de ses enfants et de ses malades, et qui garantit l'égalité des chances.