Le droit à l'avortement est-il menacé au Québec? Devant les reculs observés aux États-Unis, le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a exprimé son intention d'ancrer ce droit dans la Constitution du Québec. Or, cette initiative, présentée comme une «protection supplémentaire», est jugée trop risquée par la communauté juridique.
Invitée dans Dupont le matin, Me Louise Langevin, avocate et professeure titulaire à la Faculté de droit de l'Université Laval, explique pourquoi il est préférable de ne pas agir. Le droit à l'accès à ce soin de santé est déjà protégé au Canada par quatre décisions de la Cour suprême, rappelle-t-elle.
Selon l'experte, légiférer sur l’avortement — qui est un soin de santé et non un traitement exceptionnel — lui donnerait un caractère moral et controversé.
Le plus grand danger? Cela fournirait un «os à mordre» aux groupes anti-choix, leur donnant un nouvel outil pour attaquer ce droit fondamental devant les tribunaux, risquant ainsi une bataille juridique longue et coûteuse. Le Canada est un modèle, où la femme décide, sans aucune criminalisation.
Écoutez l'entretien complet ci-dessus pour comprendre en détail les arguments juridiques qui poussent à ne pas toucher au droit à l'avortement au Québec.