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Benabdallah fait ses reproches à Bissonnette

Benabdallah fait ses reproches à Bissonnette
Image / Cogeco Nouvelles

«On ne peut plus dire aujourd'hui que vous êtes victimes de la société, non! La société n'est pas coupable de votre geste irréfléchi. Nul ne portera la responsabilité ni le fardeau de l'autre.»

Le président et cofondateur du Centre culturel islamique de Québec, Boufeldja Benabdallah, s'est adressé à Alexandre Bissonnette par l'entremise du juge à l'occasion des représentations sur la peine.

La société québécoise n'a pas à se culpabiliser en lien à la tuerie perpétrée par Alexandre Bissonnette, a-t-il indiqué en faisant référence à toutes les marques de sympathie que la communauté musulmane a reçues depuis l'attentat.

M. Benhabdallah s'est adressé au tueur pour l'accuser d'avoir «commis un geste terroriste», malgré qu'aucun chef de terrorisme n'ait été porté contre lui.

L'homme âgé de 70 ans, visiblement très émotif, a souligné que le tueur avait non seulement enlevé la vie à six pères de famille, mais avait également «tué ces moments précieux d'amitié et de fraternité» à la mosquée.

Il a également fait référence aux quatre enfants qui se trouvaient à l'intérieur de la grande salle de prière, et qui ont vu des adultes tomber sous les balles.

«Monsieur Bissonnette, vous avez donc usurpé une part de leur enfance, de leur insouciance, de leur rire en le remplaçant par la peur, les craintes et la suspicion.», a-t-il mentionné.

Il a conclut en affirmant qu'il s'en remettait à la justice, formulant le souhait qu'une «peine juste et persuasive pour que jamais, jamais, jamais une telle tragédie ne survienne» soit imposée à Bissonnette.

Moins de fidèles à la grande mosquée

Chiffres à l'appui, l'ancien président du CCIQ, Mohamed Labidi, a expliqué que la fréquentation de l'endroit a diminué du tiers depuis les terribles événements du 29 janvier 2017.

Il a expliqué les conséquences de la tuerie sur les membres du conseil d'administration, qui a mené au surmenage de certains d'entre eux.

M. Labidi a confié que les membres de la communauté musulmane de Québec ont vécu cet événement comme un acte terroriste. Il parle d'un «profond sentiment d'insécurité», qui en aurait même incité plusieurs à vouloir quitter Québec, s'ils ne l'ont pas déjà fait. Un autre témoin racontait justement, hier, connaître une quinzaine de familles qui ont plié bagage depuis.

«Cette tragédie est donc venue briser notre quiétude et nous a touché au plus profond de nos valeurs et de notre identité. D'ailleurs, certains fidèles ont peur dorénavant de revenir à la mosquée.»

À son tour, Mohamed Labidi a réclamé l'imposition d'une peine exemplaire «à la hauteur des souffrances infligées aux victimes directes et indirectes, à toute une communauté et à toute une société».

«Le choix d'Alexandre Bissonnette - qui souhaite la «gloire» au détriment de vies humaines et du préjudice psychologique vécu par toute la communauté musulmane à travers le Québec et le Canada - ce choix a été dicté par l'ignorance de l'autre, les préjugés et une fausse interprétation des événements sur la scène internationale qui n'ont absolument rien à voir avec notre communauté, ni même notre religion. [...] Je conclus sans l'ombre d'un doute que l'islamophobie et le racisme sont les principaux mobiles de l'attentat qu'Alexandre Bissonnette a commis.»

Les médias pas responsables, affirme le juge 

«Les médias sont, ni de près, ni de loin, reliés aux causes de cette terrible tragédie...»

Le juge François Huot a abruptement interrompu ce jeudi matin le témoignage d'un membre de la communauté musulmane, qui avait demandé à s'adresser à lui à l'occasion des représentations sur la peine.

Le magistrat a cru nécessaire d'intervenir lorsque que le témoin a invité «certains médias» à admettre une «certaine responsabilité» en lien à la tuerie à la grande mosquée.

«Là-dessus, je ne vous laisserai pas aller», a lancé le magistrat.

«Je ne voudrais pas que l'on impute à des personnalités des médias une quelconque responsabilité...», a-t-il poursuivi en expliquant que la preuve qui lui a été faite par la Couronne ne pouvait pas mener à un tel raisonnement.

Poliment, mais fermement, le juge Huot a demandé au témoin de s'abstenir de faire référence aux médias, et de l'entretenir sur les conséquences vécues par les membres de la communauté musulmane de Québec.

 

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