En 2010, le caporal François Dupéré est en Afghanistan pour une mission avec les Forces Armées Canadiennes. En tant que fantassin spécialisé aux opérations psychologiques, il doit patrouiller les villes remplies de civils, afin d'établir des contacts avec eux.
Au cours de ses patrouilles, des talibans lui barrent la route en organisant des attaques surprises qui tuent depuis des mois ses frères d'armes un peu partout dans le pays. Au retour de l'une d'elles, un kamikaze chargé de 150 livres d'explosifs attend patiemment le soldat Dupéré et les autres militaires qui l'accompagnent.
Une détonation plus tard, Franck Dupéré se retrouve au sol ensanglanté. Son visage est déchiqueté et plusieurs membres de son corps ne réagissent plus. Il lève la tête, voit une jambe sur son corps... «Ouf», la jambe porte une sandale ; ce n'est pas la sienne, mais bien celle du kamikaze.
Sa vie vient de changer. À l'avenir, ce n'est plus lui qui aidera les gens, mais c’est bien lui qui devra se faire aider.
En 2018, il amène ses deux enfants au Maroc pour empêcher que l'islamophobie ne germe en eux. Après tout, un taliban a souhaité la mort de leur père.
«Je n'ai pas tout de suite dit la vérité à mes enfants... Même pour un adulte, c'est assez difficile à comprendre que quelqu'un va se «strapper» d'explosifs pour aller se faire exploser. Je ne voulais pas qu'ils glissent dans ce que je pourrais dire, l'islamophobie... Juste la haine parce que moi je ne suis pas dans la haine. Ce gars-là c'est un débile et des débiles il y en a partout. La débilité n'a pas de religion. La seule chose dont je voulais être sûr, c'est qu'ils n'associent pas l'extrémisme et la religion musulmane. Alors, l'été passé nous sommes allés au Maroc mes enfants et moi pendant deux semaines. Le temps de leur montrer que ce n'est pas seulement ce que les médias montrent... que c'est beaucoup plus que ça.»
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