Le milieu de terrain de l’Impact Saphir Taïder n’est pas très chaud à l’idée de devoir quitter sa famille de nouveau si l’Impact doit s’expatrier aux États-Unis pour la phase deux de la relance de la saison.
Taïder, avec l'aide du club, a dû procéder à une importante gymnastique pour envoyer sa femme et ses enfants en France en pleine pandémie, pendant que lui se déplaçait en Floride pour participer au tournoi MLS is back.
À son retour, il a tenté de rapatrier ses enfants, mais sans succès, le gouvernement fédéral lui a fait la vie dure. Il n’a pu les revoir que vendredi dernier, plus de deux longs mois après leur départ.
Quand Taïder pense à la possibilité de devoir à nouveau les laisser, ses yeux se remplissent d’eau.
« C’est clair que j’aime mieux ne pas y penser parce que serait fou et illogique. Je pense à moi, mais plusieurs autres joueurs aussi sont une situation délicate. Moi j’ai une famille, partir deux à trois mois comme ça pour un sportif de haut niveau, c’est impossible. »
« Psychologiquement, au bout de quelques semaines, tu lâches. Y aller, juste pour y aller, je ne pense pas que ça sert à grand-chose. On va en parler avec le président, on va chercher d’autres solutions. Je sais que le club fait tout pour tenter de nous permettre de rester ici. Car partir pendant plusieurs mois, ce n’est pas la solution, car les joueurs, psychologiquement n’y seront plus, c’est impossible. Pour jouer au football, il faut être bien libéré dans sa tête, sinon ça gâche clairement le spectacle. »
Comme plusieurs joueurs, Taïder est seul ici avec sa conjointe et ses enfants, ce qui complique drôlement la situation.
« Je suis venu ici pour le foot, mais là, quitter pour peut-être trois mois, sachant que j’ai déjà fait un mois à Orlando, avec les complications qui ont mené au retour tardif de mes enfants, quitter encore dans 3 semaines, ça n'a pas de sens pour moi. Ça veut dire que je ne les aurai presque pas vus sur une période de six mois, c’est complètement impossible. »
« Si je dois aller là-bas et ne pas être bien dans ma tête, je ne vois pas où est l’intérêt. Car moi je joue pour avoir du plaisir et avoir le sourire. Mais être si loin, si longtemps, non, je ne peux pas sacrifier ça, c’est impossible. »
Malgré ceci, Taïder n’a pas l’intention de demander à l’Impact un transfert vers l’Europe.
Mais il confirme que plusieurs joueurs pensent comme lui quant à la suite des choses en MLS.
« Je parle de moi et de ma situation, mais nous on parle entre joueurs. Il y en a un paquet qui sont dans des situations délicates. Ce serait un bien pour tout le monde si on arrivait à rester ici honnêtement. Si on devait se relocaliser à New York d’ici trois semaines, pour moi et ma famille ce serait invivable.»
L’Impact reprend l’action mardi soir à 20h face aux Whitecaps, un match qui sera diffusé sur nos ondes et sur l'ensemble de nos plateformes.