Le maire de Québec, qui prêchait dans le désert depuis des mois pour que l'on s'attaque aux problèmes de santé mentale, semble enfin être écouté.
Au surlendemain de l'attaque meurtrière au sabre survenue dans les rues du Vieux-Québec, Régis Labeaume se satisfait de constater l'intérêt des gouvernements supérieurs pour la tenue d'un débat national.
Il salue l'investissement de 100M$ en santé mentale annoncé par le gouvernement Legault, mais croit qu'il faut pousser plus loin la discussion.
«Personne ne peut être malheureux de ça, mais il ne faut pas faire l'économie du débat national. Ne pas le faire serait sous-estimer le phénomène et sous-estimer le désir de la population d’en parler.»
Régis Labeaume se désole toutefois qu'il ait fallu deux victimes innocentes pour que l'on commence à l'écouter...
«C'est toujours un peu comme ça en politique. Ça fait longtemps que j'en parle vous le savez, mais bon... Peut-être que ç'a pris ça pour que l'on mette le dossier sur le dessus de la pile.»
Les citoyens invités à ventiler...
Conscient que ses concitoyens sont déjà durement éprouvés par la pandémie, le maire Labeaume les invite à lui écrire de façon à prendre le pouls de la population.
Il affirme qu'il lira tous les messages des citoyens, sans toutefois pouvoir leur garantir une réponse.
«Y'a des débuts de détresse évidents dans la population. Y'a aucun doute là-dessus. Et la tristesse de la fin de semaine ça fait beaucoup un moment donné. C'est ça par dessus le tas! Un moment donné ça fait trop. La charge mentale y'a des limites à ça.»
Main tendue par l'opposition officielle
Le chef de l'opposition officielle à l'hôtel de Ville de Québec tend la main au maire Labeaume dans le dossier de la santé mentale.
Jean-François Gosselin constate une «prise de conscience» depuis les tristes événements qui ont coûté la vie à deux résidents du Vieux-Québec.
Questionné à savoir s'il acceptait la main tendue de son adversaire, Régis Labeaume a simplement répondu qu'il était «bien gentil», mais qu'il ne «pourra pas faire grand chose.»