Les négociations entre le gouvernement du Québec et les ingénieurs de l’État sont rompues.
La présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, estime que les ingénieurs ont quitté la table de négociation. Elle a d’ailleurs fait une sortie à ce sujet, mercredi matin, à l’Assemblée nationale.
Au micro de Bernard Drainville, la ministre LeBel a mis en contexte les négociations qui perdurent, tout en précisant que les «travaux essentiels» de réparation à effectuer à des structures seront réalisées en raison d’une entente entre les deux parties.
« Ça va se faire », dit-elle.
Pour ce qui est des négociations proprement dites, l’histoire ressemble à une guerre de chiffres entre les deux parties. La ministre précise qu’il y a eu plus de 50 rencontres de négociations depuis des mois.
Pour les ingénieurs qui commencent, le gouvernement offre des augmentations de 54 000 $ à 62 000 $ (15 %). Pour ceux au sommet de l’échelle, de 96 000 $ à 122 000 $ (27 %).
« On a justement fait deux structures salariales justement pour répondre à leurs revendications d’expertise de haut niveau au MTQ. Entre 15 et 27 % d’augmentation, ce n’est pas rien! On comprend que nos ingénieurs soient valorisés au niveau de l’expertise. »
« Et après trois avancées majeures du gouvernement au cours du dernier mois dans leur direction, ils nous ont dit hier : « On ne répondra même pas à votre dernière offre. » Pardon? C’est ça, négocier? Je ne pense pas. »
Son de cloche différent de la part de Marc-André Martin, le président de l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec.
« Présentement, on a beau faire 20, 30 rencontres, si c’est toujours la même argent qu’on dépose d’une manière différente en essayant de nous faire croire qu’il s’agit d’augmentations de salaire, on peut continuer de même et en faire 100 rencontres.
« Les augmentations, ce ne sont pas nécessairement des augmentations de salaire. Ils nous proposent de travailler plus d’heures pour ces chiffres-là. »
Concrètement, les augmentations de 15 et de 27 % sont liées à deux heures et demie de travail de plus. Marc-André Martin estime que les ingénieurs sont à la traîne en regard de leur marché.
« Sur la table, il n’y a aucun rattrapage. Les ingénieurs sont présentement 32 % en retard sur un marché de référence. En moyenne, un professionnel au gouvernement est 18 % en retard. Nous, on dit, ramenez-nous sur la moyenne. »
Et Marc-André Martin estime que les meilleurs ingénieurs sont pénalisés dans l’offre gouvernementale.
On l’écoute…