Comme l'a fait la mairesse Plante à Montréal, le maire de Québec Bruno Marchand soumettra bientôt aux partis politiques provinciaux ses priorités pour la prochaine campagne électorale. Sa liste d'épicerie devrait notamment traiter des enjeux de main-d'oeuvre, de logements sociaux, de mobilité et de fiscalité.
Le maire de Québec n'est d'ailleurs toujours pas convaincu de la nécessité du tunnel entre Québec et Lévis promis par la CAQ.
De retour de vacances, Bruno Marchand est revenu sur une déclaration de la candidate Martine Biron.
L'ex-journaliste de Radio-Canada, qui portera les couleurs de la CAQ dans Chutes-de-la-Chaudière à Lévis, a affirmé le 10 août dernier que « quiconque vit ici sait que ça prend un troisième lien ».
« J'ai l'impression qu'on est 2-3 à avoir cette idée qu'on a besoin de preuves, de faits, qu'on espère avoir une démonstration et que sans être convaincus, on est quand même des citoyens de Québec. »
Le maire de Québec ajoute que l'usure des deux ponts existants à l'ouest de Québec n'est pas un argument pour la construction d'un tunnel à l'est.
Cet été, le gouvernement a octroyé un contrat sans appel d'offres de 8 millions de dollars pour remplacer d'urgence 28 suspentes sur le pont Pierer-Laporte alors que le tablier de son voisin centenaire doit être remplacé d'ici quelques années.
Si la CAQ qualifie son projet de tunnel Québec-Lévis de lien de remplacement, le maire de Québec n'a pas du tout la même lecture et croit qu'il s'agit de deux dossiers presque « indépendants ».
« On pense que le pont peut être réparé, c'est ce que le MTQ nous a dit. On pense qu'il a une durée de vie qui est longue. Si jamais ce n'était pas le cas et qu'il avait une durée de vie limitée, que dans 30-40 ans on devrait y voir la fin, c'est un autre pont à l'ouest qu'on a de besoin. »
En retrait, mais
Le maire Marchand assure qu'il veut se « tenir en retrait » de la campagne électorale qui se mettra bientôt en branle officiellement, mais il se permet déjà de ramener à l'ordre le chef du Parti conservateur Éric Duhaime.
À son premier point de presse en près de six semaines, il a affirmé lundi matin que l'ancien animateur de radio avait tord de prétendre que les appuis au tramway sont en baisse arguant que les données montrent plutôt le contraire.
Il a ajouté qu'il n'hésitera pas à se tenir debout pour défendre le projet qui frôle les 4 milliards de dollars.
Justement, tout porte à croire qu'on verra le maire de Québec ajouter son grain de sel à quelques reprises puisqu'Éric Duhaime a bien l'intention de miser sur l'opposition au tramway pour faire le plein d'appuis alors que moins d'un résident sur deux est favorable au projet.
« À partir du moment où il demande à ce que ce soit le gouvernement du Québec qui fournisse le gros chèque, il ne peut pas penser qu'il ne peut pas y avoir de débat politique pendant une élection sur cet enjeu-là. »
M. Duhaime reproche au maire actuel d'avoir adopté la même version que son prédécesseur sans apporter toutes les améliorations promises comme le retrait de la dalle de béton et la diminution des câbles d'alimention.
Il compte faire du tramway un enjeu référendaire pour le scrutin du 3 octobre.