Le ministère de la Famille menace de fermer une garderie en milieu familial de Saint-Raphaël dans Bellechasse, en raison des antécédents d'alcool au volant du conjoint de la propriétaire, antécédents qui remontent à 38 ans.
Linda Aubé admet qu'elle dort très mal depuis la visite d'un huissier qui lui a remis un avis préalable à la fermeture de ses locaux, si elle n'obtient pas d'ici le 21 novembre les documents prouvant que les adultes qui habitent l'endroit ne représentent pas un danger pour les enfants qu'elle garde.
Les quatre infractions au dossier de son mari pour conduite avec les facultés affaiblies ont toutes été commises il y a plus de trois décennies, soit entre 1981 et 1984.
À titre de service de garde non reconnu, Mme Aubé n'a pas besoin de détenir un permis délivré par le ministère de la Famille, mais elle doit en contrepartie respecter plusieurs conditions, dont l'obtention d'une attestation signée par un service de police pour chaque résident d'âge majeur.
C'est ce document qui pose problème dans le dossier qui aurait été ouvert à la suite d'une plainte anonyme contre la garderie qui opère depuis 2019. La grand-maman de 60 ans a changé de vocation et délaissé son emploi en boulangerie pour garder ses sept petits-enfants.
Depuis la visite du huissier, le mari de la propriétaire a entrepris des démarches pour des demandes de pardon, sans avoir la garantie que le ministère acceptera ce compromis.
« Ça ne l'excuse pas, mais c'était les années folles à l'époque. En plus, il ne s'occupe même pas des enfants. Il travaille sur la construction. »
Le ministère répond de son côté que « chaque dossier est un cas unique et traité en ayant comme préoccupation principale, en tout temps, la santé et la sécurité, physique et morale » des enfants.
L'ancienneté des actes reprochés, le nombre d'infractions et leur type sont aussi pris en compte dans le processus d'analyse.
Au moins 34 000 enfants sont inscrits sur la liste d'attente du guichet unique La Place 0-5 ans du gouvernement.