Le Cégep de Sainte-Foy connaît présentement sa plus importante hausse d'inscriptions des 25 dernières années. L’établissement aurait aimé avoir la pleine capacité d’investir pour entretenir et mettre à jour ses infrastructures. Mais non.
Depuis bientôt deux mois, les cégeps et les universités doivent faire des choix. Le gouvernement du Québec a plafonné les dépenses que les établissements pouvaient faire pour l’année en cours, même si les budgets avaient déjà été adoptés. Des travaux doivent donc être suspendus et d’autres remis à plus tard.
Au Cégep de Sainte-Foy, des centaines de casiers ont été retirés pour y installer des chaises et des tables. Il fallait trouver un endroit pour permettre aux étudiants, de plus en plus nombreux, de s’asseoir et de manger. Les travaux pour mieux aménager cet endroit et renouveler le mobilier devront attendre.
Une situation «absolument aberrante»
La présidente du Syndicat des professeurs du Cégep de Sainte-Foy, Édith Pouliot, trouve cette situation incohérente. D’un côté, le Ministère de l’Éducation exige des résultats au niveau de la diplomation, mais de l’autre, il réduit les moyens pour les atteindre.
«Les budgets d’investissement, ce n’est pas seulement du mobilier. C’est aussi du matériel pédagogique.», explique-t-elle. Elle donne l’exemple de la mise à jour des laboratoires pour les programmes en santé. Dans les dernières années, le Ministère a actualisé le programme de Sciences de la nature. Le Cégep voulait offrir les nouveaux cours cette année pour la première fois, mais les professeurs devront finalement attendre.
«À cause des coupures dans le budget d’investissement, on ne pourra pas donner les cours qu’on voulait. Pourtant, c’est le Ministère qui nous demande d’enseigner des nouvelles compétences !», s’exclame-t-elle.
Elle s’indigne de la «déconnection» du gouvernement qui, selon elle, a pris cette décision sans réaliser l’ampleur des impacts négatifs pour les étudiants, à court et à long terme.