Honda Canada fait face à un recours collectif intenté devant la Cour supérieure du Québec. L'entreprise est accusée d’avoir vendu des véhicules équipés de moteurs 1,5 litre turbo présentant un défaut de conception au niveau du joint de culasse.
Le problème toucherait les modèles Civic (2016–2022), CR-V (2017–2022) et Accord (2018–2022), et peut causer des fuites de liquide de refroidissement, une perte de compression et, dans certains cas, une défaillance complète du moteur.
Le cas à l’origine du recours
La poursuite, Martine Lupien c. Honda Canada Inc., allègue que la plaignante a subi une défaillance du joint de culasse sur sa Civic 2016 malgré un entretien régulier. La facture estimée pour la réparation s’élèverait à 5 000 $.
Un recours similaire avait déjà été déposé en Colombie-Britannique plus tôt cette année, soulevant des plaintes identiques et accusant Honda d’avoir ignoré le problème sans émettre de rappel ni offrir de remboursement.
D’où vient le problème?
Selon la poursuite et plusieurs témoignages d'utilisateurs sur des forums canadiens, le défaut serait lié aux tolérances du système de refroidissement et à la qualité du joint de culasse du moteur 1,5T. Sous l'effet de la chaleur, le liquide de refroidissement pourrait s’infiltrer dans la chambre de combustion ou se mélanger à l’huile, provoquant des ratés d’allumage, de la corrosion interne et une usure prématurée du moteur.
De nombreux propriétaires affirment que les bris surviennent peu après la fin de la garantie, et certains ont dû effectuer la réparation plus d'une fois. Ce moteur étant largement utilisé dans les modèles populaires de Honda, le problème pourrait affecter des milliers de véhicules au pays.
Aucune action corrective de la part de Honda
Honda Canada n’a publié aucun rappel ni bulletin de service technique concernant ce problème. Les avocats à l'origine du recours soutiennent que le constructeur connaissait le défaut, mais a continué à vendre les véhicules sans en informer les clients.
Si le recours est autorisé et que le jugement est favorable aux plaignants, Honda pourrait être forcée de rembourser les réparations, de couvrir les frais de remorquage et de location de véhicule, et d’indemniser les propriétaires déjà touchés.
Des conséquences financières et une image écorchée
Le remplacement d’un joint de culasse figure parmi les réparations les plus coûteuses. Compte tenu du grand nombre de Civic, CR-V et Accord vendus, les enjeux financiers pour Honda Canada sont considérables.
Des experts juridiques rappellent que, bien que ces recours puissent durer des années, les tribunaux canadiens ont récemment eu tendance à favoriser les consommateurs lorsqu’un défaut mécanique systémique est démontré.
Une réputation en jeu
Cette affaire survient à un moment délicat pour Honda, alors que la marque mise sur sa réputation de fiabilité pour soutenir le lancement de ses nouveaux VUS HR-V et CR-V.
Face à une concurrence accrue, notamment de la part de Nissan ou de Kia, la transparence et la durabilité à long terme pèseront lourd dans la confiance des acheteurs.
Contenu original de auto123.