Le médicament que prenait l'auteur de la fusillade à la Grande Mosquée de Québec pourrait lui avoir fait perdre le contact avec la réalité.
C'est ce qu'avance le psychiatre Pierre Mailloux, qui souligne que les anti-dépresseurs sont prescrits avec beaucoup de légèreté au Québec.
Alexandre Bissonnette avait commencé un traitement au Paxil (APO-paroxétine) quelques jours avant la tuerie.
Aucun problème lorsqu'il est utilisé pour soigner une dépression biologique.
Mais les dépressions biologiques sont très rares, alors que le Paxil est prescrit à tout vent !
Parmi les effets secondaires possibles du Paxil : cauchemars, paranoïa, hypomanie et idées noires.
Cette hypothèse n'exclut cependant pas la thèse de l'islamophobie. Le médicament pourrait avoir exacerbé une peur irrationnelle chez Bissonnette, et le pousser à voir les musulmans comme des boucs-émissaires.
Le Paxil est un médicament qui peut entraîner une forte paranoïa chez des gens avec un début de schizophrénie, par exemple.
Le meurtrier est toujours traité sous antidépresseurs ; le psychiatre qui l'a évalué a confirmé en Cour mercredi qu'il prenait de l'Effexor, un proche parent du Paxil.
Alexandre Bissonnette a plaidé coupable aux 12 chefs d'accusation qui pèsent sur lui, dont 6 de meurtre au premier degré.