Écoutez l'astrophysicien à l'Université de Montréal, Robert Lamontagne, aborder le futur de l'exploration spatiale, avec Paul-Raphaël et son équipe.
L'expert révèle ce que nous réserve 2024 dans ce domaine. Il détaille que le « prochain grand objectif » de la NASA est de poser le pied sur Mars.
« On vise probablement la fin des années 2030, donc probablement quelque part entre 2035 et 2040. Ça pourra peut-être être 2040-2045. En termes d'exploration spatiale, c'est quand même relativement près de nous. C'est pas dans 200 ans. »
Le problème réside dans le fait que Mars est beaucoup plus loin que la Lune.
« La Lune, c'est à peu près 400 000 km. C'est 1000 fois plus loin [que la station spatiale internationale]. On était à deux, trois, quatre, cinq jours, pour faire le voyage. Mars, c'est 60 millions de kilomètres quand on est au plus proche. Ça c'est loin! C'est un voyage d'environ, en termes de technologie actuelle, six mois pour se rendre et évidemment six mois pour revenir. Si on fait un voyage avec un équipage d'astronautes, ils sont partis au minimum un an, fort probablement entre deux ans et demi et trois ans. Et ça, on sait pas comment vivre dans l'espace aussi longtemps de façon entièrement autonome », illustre-t-il.
Il en profite aussi pour répondre à une question qui revient trop souvent: Pourquoi a-t-on cessé d'aller sur la Lune après le voyage d'Apollo 17, en décembre 1972?
Deux éléments précis expliquent la fin de ce type de mission spatiale. La victoire dans la « course » contre les Russes et l'argent.
Pour gagner la course, dans les années 60, il y avait environ 4 % du PIB américain qui était consacré à l'exploration lunaire. La NASA avait un budget de 4 % du PIB, ce qui était quasi comparable avec le budget militaire pour la guerre du Vietnam, qui était autour de 9 %. À partir du moment où vous avez gagné la course à la Lune, les budgets de la NASA ont commencé à décliner pour atteindre à peu près ce que l'on connaît maintenant, c'est à dire à peu près un et demi de 1 %.
Écoutez ses explications dans l'extrait ci-dessus.