Les audiences publiques du BAPE sur le projet de tramway sont entrées dans leur phase finale avec le dépôt des mémoires.
Citoyens, organismes et regroupements ont commencé à faire part de leurs appuis, leur préoccupations, leurs inquiétudes et leurs déceptions.
Si plusieurs ont donné leur appui au projet ce n'est pas sans émettre certains bémols.
Le bruit source d'inquiétudes
La question du bruit a été soulevée par le Regroupement des riverains de l'emprise d'Hydro-Québec (Pie-XII) qui craint pour la santé physique et mentale de ses membres, alors que le tramway pourrait y générer jusqu'à 90 décibels.
Son porte-parole, Denis Lemay, craint aussi pour la circulation en période hivernale alors que le mur et le merlon de terre, qui doivent atténuer le bruit, emprisonnera les précipitations.
Il ajoute, qu'avec l'abandon du centre d'entretien dans le secteur de Charlesbourg, le tramway circulera 22h sur 24.
Le regroupement privilégie un tracé qui se rendrait jusqu'aux bureaux de Revenu Québec sur Marly.
Processus d'expropriation et abattage d'arbres dénoncés
Une vingtaine de résidents du boulevard René-Lévesque Ouest s'inquiète pour le sort des arbres matures bordant l'artère qui accueillera le tramway.
Certains de ces arbres ont plus de 100 ans, et ceux qui les remplaceront prendront des décennies avant d'offrir une canopée similaire.
Sa porte-parole, Danielle Chapleau, a dénoncé une «stratégie douteuse de communications» visant à informer les citoyens d'une éventuelle expropriation d'une portion avant de leur propriété.
Une expropriation annoncée par courrier et l'appel d'un évaluateur incapable de dire la superficie qui devra être expropriée.
Une stratégie qui, selon ses dires, génère «stress, anxiété en plus de laisser planer le doute».
Déception dans le Vieux-Québec
Si le Comité des citoyens du Vieux-Québec appuie le projet de tramway, il ne manque pas l'occasion de faire part de la grande déception de ne plus avoir de station à la Place D'Youville.
Michel Masse a tenu à rappeler à l'administration Labeaume qu'il y a plus de 4200 citoyens intramuros.
C'est sans compter les 500 citoyens que l'administration Labeaume veut y accueillir, les travailleurs, et les élèves des écoles privées que compte le Vieux-Québec.
On suggère la construction d'un tunnel reliant la station de l'avenue Honoré-Mercier et la Place D'Youville afin de traverser en toute sécurité et à l'abri des intempéries.
Une gentrification qui inquiète
Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste s'inquiète de la gentrification du quartier en affirmant que le plan de la Ville est «loin de satisfaire».
Une préoccupation partagée par l'organisme J'ai ma passe, dont le président Yvon Charest invite la Ville a identifier les sites priorisés pour implanter du logement social.
L'Ordre des urbanistes du Québec a également évoqué des craintes à cet égard.
Le comité, qui est favorable au projet, ne voit pas nécessairement le tramway comme un outil permettant de limiter la circulation de transit.
On demande à la Ville notamment de faciliter la circulation piétonne en ajoutant des artères partagées.
Déstructuration de la trame urbaine
L'Ordre des urbanistes du Québec, qui appuie le tramway, met en garde les promoteurs sur la déstructuration de la trame urbaine que pourrait entraîner l'implantation de la plateforme.
À l'exemple d'une voie ferrée qui traverserait un village, le tramway pourrait créer une fracture dans l'environnement urbain, ce qui n'est pas souhaitable.
Si l'on salue l'interconnexion avec Lévis, on se désole de ne pas avoir d'interconnexion avec la Gare du Palais et l'Aéroport international Jean-Lesage.
L'Ordre souligne également la nécessité d'obtenir l'acceptabilité sociale pour un projet comme celui-ci.
Bien que la salle du Centre des congrès pouvait accueillir jusqu'à 250 personnes, c'est devant une salle presque vide que s'est déroulée la première soirée de dépôt de mémoires.