Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) ne recommande pas d'aller de l'avant avec le projet de tramway à Québec.
Le rapport sur le projet de construction d'un tramway à Québec rendu public ce matin mentionne «qu'en conclusion, la commission considère que l'initiateur devrait procéder à une nouvelle analyse des options au projet permettant, le cas échéant de développer un projet qui réponde davantage aux défis de mobilité sur le territoire, dans une perspective régionale. Elle recommande donc que le projet ne soit pas autorisé en l'état.»
«En conclusion, la commission considère que l'initiateur devrait procéder à une nouvelle analyse des options au projet permettant, le cas échéant de développer un projet qui réponde davantage aux défis de mobilité sur le territoire, dans une perspective régionale. Elle recommande donc que le projet ne soit pas autorisé en l'état.»
«Analyse tronquée» des modes de transport
Le BAPE conclut que l'analyse des options technologiques pertinentes, réalisée par la firme SYSTRA, est incomplète à plusieurs égards.
Les commissaires déplorent que l'option d'un SRB n'ait pas été analysée. On estime qu'il serait possible de faire 40 km avec un SRB plutôt que les 22km prévus pour le tramway.
On fait aussi valoir que l'option du métro léger n'a pas été «convenablement considérée».
«Bref, l'ampleur de l'avantage conféré au tramway par rapport au métro dans l'étude de SYSTRA n'est pas soutenue de manière convaincainte.» [...] L'analyse des solutions de rechange est imcomplète et le minist`re devrait demander que les autres technologies soient étudiées avec des tracés adaptés.»
Le rabattement remis en question
Dans leur rapport de plus de 400 pages, les commissaires questionnent notamment la stratégie de rabattement sur l'adhésion de la population.
«Cette stratégie impose aux usagers de nouvelles correspondances qui peuvent s’avérer pénibles, et même répulsives pour ceux qui ont l’option d’une voiture», peut-on lire.
Ils rappellent que cette stratégie fera doubler le nombre de correspondances.
L'abandon des pôles d'échanges «conviviaux» est aussi souligné puisqu'ils devaient réduire l'effet des correspondance.
Une interconnectivité manquante
Le BAPE note le peu d'interconnectivité avec les réseaux de transport interurbains.
«Mis à part la gare d’autobus de Sainte-Foy, le tracé du tramway n’offre aucune interconnexion directe avec les réseaux de transport interurbains tels que les gares ferroviaires et l’aéroport en raison de contraintes techniques et d’un achalandage qui resterait limité selon l’initiateur.»
«Peu de répercussions sur la circulation»
Le réseau structurant de transport en commun, qui avait pour objectif de réduire la circulation automobile, aurait en fait «peu de répercussions sur la circulation à l'heure de pointe».
C'est la conclusion à laquelle les commissaires en sont venus au terme des audiences publiques.
«En phase d’exploitation, le tramway devrait ralentir la hausse du nombre de véhicules sur les routes de la région, mais n’aurait que peu de répercussions sur la circulation à l’heure de pointe. Par ailleurs, la plateforme du tramway et les limites de virage à gauche pourraient rediriger le trafic au point de modifier les schémas de circulation des rues adjacentes au tracé et d’y augmenter significativement le débit routier.»