Les résidents du quartier Montcalm auront eux aussi leur mot à dire sur le renouvellement ou non de la rue piétonne sur une portion de l'avenue Cartier l'été prochain à Québec.
En début d'année, la SDC Montcalm a fait savoir à la ville qu'elle ne voulait pas reconduire l'expérience, citant des résultats décevants au niveau des chiffres d'affaires et un sondage dans lequel ses membres s'y opposent à 54%.
Ne cachant pas sa déception, le maire Bruno Marchand a confirmé lundi que la décision finale reviendrait aux élus et qu'il faudra surtout consulter les citoyens du secteur avant de trancher.
« Je trouve ça très dommage. Je pense que ça va à contresens de ce que les gens dans les quartiers veulent. Je respecte leur position, mais la rue n'appartient pas juste aux commerçants. Je ne suis pas en train de dire qu'on va aller contre leur position, mais on veut aussi consulter les citoyens. Une rue, ça appartient aux gens qui l'habitent, qui la fréquentent et qui y font commerce. Les commerçants en font partie donc on va tenir compte de leur avis, mais il ne sont pas les seuls à déterminer comment une rue commerciale doit se gouverner. »
En 2021 et 2022, la portion de l'avenue Cartier entre le boulevard René-Lévesque et la rue Aberdeen été fermée aux véhicules les vendredis soir, samedi et dimanche du juin à septembre.
Un total de huit rues piétonnes ont été aménagées sur le territoire de la ville en 2022 et le maire de Québec, loin d'être refroidi par la situation sur Cartier, espère déployer le concept dans de nouveaux arrondissements évoquant l'arrondissement de Charlesbourg et la rue Racine dans la Haute-Saint-Charles.
Il assure que son équipe « n'imposera pas une vision si les gens ne la veulent pas ».
Tramway
L'opposition officielle ne voit pas comment l'administration Marchand pourrait imposer le retour de l'avenue Cartier piétonne sans l'accord des commerçants.
Le chef de Québec d'abord Claude Villeneuve plaide pour un meilleur dialogue entre les deux clans considérant que ce genre d'aménagement « se fait normalement en partenariat ».
Ce dernier croit que le dossier de l'intégration du tramway sur le boulevard René-Lévesque n'est pas étranger alors que le concept de rue partagée génère de l'inquiétude et de l'opposition chez plusieurs propriétaires de boutiques et de restaurants.
« Ça m'amène à me donner l'impression qu'il y a quelque chose de pas réglé sur Cartier. On se place un peu en porte-à-faux avec tout ce qui peut être une initiative de la ville qui vise à favoriser un meilleur partage de la chaussée (...) Il y a un dialogue à recréer entre la ville et les gens de l'avenue Cartier parce que manifestement on ne se comprend pas de part et d'autre.»