Le Toyota 4Runner, c’est une institution. Un peu comme la poutine, mais en version automobile : robuste, fiable et capable d’affronter les pires conditions routières. Après une attente qui a semblé durer une ère géologique, Toyota a enfin livré une génération entièrement repensée pour 2025.
Voir aussi : Toyota 4Runner 2025, premier essai : réécrire l’histoire
Pour notre plus récent test, nous avons pu conduire la version TRD Sport pendant une semaine, non pas pour jouer dans la boue (désolé de décevoir les puristes), mais pour l’intégrer à la routine bien réelle : les allers-retours à l’école, au bureau, et même une escapade de plus de 500 km sur l’autoroute.
Alors, ce 4Runner en tenue de ville, est-il toujours à la hauteur de sa réputation légendaire ?
• Auto123 met à l’essai le Toyota 4Runner TRD Sport 2025.
Toyota 4Runner TRD Sport 2025 — quoi de neuf ?
Le 4Runner 2025 repose sur la nouvelle plateforme TNGA-F. Exit le V6 gourmand, place à un 4-cylindres turbo de 2,4 litres i-Force (278 chevaux, 317 lb-pi) ou à sa version hybride i-Force Max (326 chevaux, 465 lb-pi) pour les modèles plus huppés. Avec notre TRD Sport, c’est le premier qui officiait.
Le design est métamorphosé, dedans comme dehors, et la technologie fait un bond spectaculaire. Le modèle TRD Sport, lui, mise sur une esthétique plus léchée et une suspension optimisée pour le bitume.
Design du Toyota 4Runner TRD Sport 2025 – 8,5/10
Le nouveau 4Runner a du chien. S’il arbore un design entièrement revu, aux lignes plus ciselées et modernes, à l’image du Tacoma de nouvelle génération (les deux modèles ont été conçus parallèlement), il conserve néanmoins cette posture et cette aura de robustesse qui sont la signature de la lignée. C’est un clin d’œil évident à l’héritage et à la silhouette parfois plus brute, mais si affirmée, de la génération sortante.
Cette impression de solidité, presque intimidante, qui a toujours caractérisé le modèle, est donc bel et bien préservée.
La version TRD Sport, avec ses jantes de 20 pouces, ses pare-chocs assortis à la couleur de la carrosserie et sa prise d’air sur le capot, vient ensuite jouer sa propre partition, celle du sportif discret. C’est moins « bûcheron en chemise à carreaux » et plus « aventurier urbain en tenue technique ».
Il attire les regards, c’est certain, et semble taillé pour affronter la jungle urbaine avec autant d’aisance que les sentiers (moins techniques, cependant, avec cette version).
À l’intérieur
La transformation du nouveau 4Runner est radicale. L’ancien habitacle, bien que fonctionnel, accusait sérieusement son âge. Le nouveau est une véritable bouffée d’air frais : grand écran tactile (14 pouces dans notre modèle d’essai), instrumentation à affichage numérique, matériaux de bien meilleure facture, etc.
Notre déclinaison TRD Sport se pare de sièges en tissu SofTex avec surpiqûres distinctives. L’ergonomie générale est excellente, et dans un clin d’œil apprécié à la fonctionnalité éprouvée qui a fait le succès des générations précédentes, Toyota a judicieusement conservé de bons vieux boutons physiques pour les commandes essentielles, un détail que les habitués ne manqueront pas d’apprécier.
On note également la présence de plusieurs espaces de rangement bien pensés pour les nécessités du quotidien. On se sent bien à bord, prêt à avaler les kilomètres, et quel plaisir de retrouver la fameuse vitre de hayon qui descend électriquement ! C’est là un autre élément fort de l’héritage 4Runner, un trait de caractère hérité de ses prédécesseurs, toujours aussi apprécié pour son côté pratique et unique, que ce soit pour ventiler rapidement l’habitacle ou faciliter le transport occasionnel d’objets plus longs.
Malgré la modernité ambiante, ces touches rappellent que l’on est bien dans un 4Runner.
La technologie du Toyota 4Runner TRD Sport 2025 – 8,0/10
Toyota a comblé son retard. Le système multimédia est réactif, avec Apple CarPlay et Android Auto (connexion sans fil) qui fonctionnent à merveille. La suite de sécurité Toyota Safety Sense 3.0 est de série, offrant une panoplie d’aides à la conduite qui rendent les longs trajets plus sereins.
On apprécie également la vue panoramique à 360 degrés pour les manœuvres plus serrées, même si ce mastodonte ne se faufile pas dans les stationnements ou la circulation comme une Yaris.
Motorisation du Toyota 4Runner TRD Sport 2025 – 7,0/10
Le 4-cylindres i-Force turbo de 2,4 litres qui offre 278 chevaux et 317 lb-pi de couple est couplé à une boîte automatique à huit rapports, et il fait le travail. Il est plus vif et coupleux que l’ancien V6.
Cependant, si les performances sont adéquates, la consommation en ville soulève quelques interrogations sur l’efficacité réelle de cette réduction de la cylindrée en conditions urbaines pour un véhicule de ce gabarit. On sent qu’il travaille fort.
Conduite du Toyota 4Runner TRD Sport 2025 – 7,5/10
Notre semaine au volant du 4Runner TRD Sport s’est déroulée dans la routine du quotidien, pas en forêt, en expédition. Pour cet usage de tous les jours, le moteur turbo offre des accélérations correctes pour que l’on puisse s’insérer aisément dans le trafic ou effectuer des dépassements. Sans être un foudre de guerre, il se montre volontaire.
Sur l’autoroute, notamment lors d’un aller-retour entre Montréal et Québec, le 4Runner s’est révélé impérial. Sa stabilité est remarquable, et il n’est aucunement perturbé par les vents latéraux, malgré ses dimensions généreuses. Sa conduite est d’une facilité déconcertante pour un véhicule de cette taille.
Pour ce qui est de la suspension et du confort, le système X-REAS, qui est spécifique à cette version TRD Sport et optimisé pour la route, accomplit un bon travail pour maîtriser le roulis. Toutefois, le tout manifeste une légère tendance à faire sautiller le véhicule un peu trop à notre goût sur les imperfections de la chaussée ou sur les routes moins bien entretenues de notre belle province. Ce n’est rien de rédhibitoire, mais on ressent bien la structure sur cadre du 4Runner, un compromis inhérent à sa robustesse intrinsèque.
Quant au freinage, il se montre à la hauteur, progressif et suffisamment puissant pour immobiliser la bête en toute sécurité. On ne s’attend évidemment pas à la décélération d’une sportive, mais la sensation est rassurante.
Enfin, les réactions des passants et autres conducteurs ne manquent pas. Le nouveau design intrigue, et l’écusson TRD Sport ajoute au modèle une petite touche distinctive. On perçoit une forme de respect, que ce soit pour son allure imposante ou peut-être en anticipation de sa légendaire valeur de revente.
La consommation
Abordons le chapitre de la consommation, un aspect où le nouveau 4Runner TRD Sport demande une certaine attention, particulièrement en milieu urbain. Lors de notre semaine d’essai, qui a inclus un trajet autoroutier, nous avons enregistré une consommation de 9,5 litres/100 km. C’est une performance tout à fait honorable pour un véhicule de cette stature, et elle s’aligne d’ailleurs de très près avec la cote officielle de Toyota Canada qui est de 9,6 litres/100 km sur route pour le moteur i-Force 2,4 litres turbo.
Cependant, pour les déplacements quotidiens en ville, la réalité fut un peu plus décevante, avec une consommation frôlant les 13,4 litres/100 km. Toyota Canada annonce officiellement 12,4 litres/100 km en ville pour ce modèle. Ma moyenne combinée pour la semaine s’est établie aux alentours de 11,1 litres/100 km, ce qui est très proche de la cote combinée officielle de 11,2 litres/100 km.
Toyota 4Runner TRD Sport 2025 — les prix canadiens
Le 4Runner 2025 se décline en plusieurs versions, et le modèle qui nous intéresse aujourd’hui, TRD Sport, affiche un prix de départ de 62 550 $. À cela s’ajoutent bien sûr les frais de transport, de préparation, les taxes et les éventuelles options que vous pourriez choisir. Cette version se positionne comme un choix intermédiaire stylé au sein de la nouvelle gamme.
Vos questions sur le Toyota 4Runner TRD Sport 2025
Le 4Runner TRD Sport 2025 est-il bon en conduite tout-terrain ?
Moins que les versions TRD Hors route ou TRD Pro. Mon essai, axé sur la route, confirme sa vocation première. Il peut s’aventurer hors des sentiers battus grâce à son rouage 4x4, mais ses jantes et sa suspension sont optimisées pour le bitume.
Le moteur 4-cylindres est-il suffisant pour le 4Runner ?
En fait de puissance, oui. Il est plus performant que l’ancien V6. Pour l’efficacité énergétique, c’est moins probant en ville.
Le Toyota 4Runner TRD Sport 2025 conserve-t-il une bonne valeur de revente ?
Absolument. C’est l’un des points forts historiques du 4Runner, et il n’y a aucune raison que cette nouvelle génération déroge à la règle. Sa fiabilité reconnue y contribue grandement.
Le mot de la fin
Après une semaine à son volant où survivre à la faune motorisée et se faufiler dans la jungle du trafic québécois était notre mission, le Toyota 4Runner TRD Sport 2025 s’est révélé être un compagnon agréable et étonnamment civilisé. Il a troqué une partie de sa rudesse contre un confort et des technologies bienvenues, sans renier son ADN de VUS compétent et robuste. La stabilité sur autoroute est exemplaire et son style ne manque pas de faire tourner les têtes.
Si la consommation en ville déçoit un peu pour un moteur de nouvelle génération, elle est rapidement éclipsée par la tranquillité d’esprit qu’offrent sa fiabilité légendaire et sa valeur de revente en béton. Ce n’est peut-être pas le plus sportif, et il vous rappellera sa nature de camion sur les routes abîmées, mais pour qui cherche un véhicule polyvalent, stylé et bâti pour durer, le 4Runner TRD Sport est une proposition très solide.
Les concurrents du Toyota 4Runner TRD Sport 2025
- – Jeep Grand Cherokee
- – Ford Bronco
- – Honda Passport TrailSport
- – Kia Telluride X-Pro/Hyundai Palisade Urban
- – Nissan Pathfinder Rock Creek
Contenu original de auto123.