Auto123 effectue un premier essai de la Dodge Charger Sixpack 2026.
Knoxville, Tennessee - D’abord introduite avec la technologie électrique en 2024, la Dodge Charger de huitième génération voit sa gamme être enrichie pour 2026. En effet, avec les versions Sixpack dévoilées plus tôt cet été, la Charger reçoit une motorisation à six cylindres en ligne.
Cette stratégie, susceptible de plaire davantage à une clientèle adepte de « muscle cars » ou de voitures américaines de manière générale, pourrait donner un solide coup de main à la Charger, dont la popularité a chuté depuis la fin de la commercialisation de la génération LX (2006 à 2023).
Auto123 s’est rendu à Knoxville, au Tennessee, pour conduire en primeur la Dodge Charger Sixpack 2026 à l’occasion du lancement du véhicule. Dans un contexte de conflit tarifaire entre le Canada et les États-Unis, force est de constater qu’il est toujours particulier de traverser la frontière. Surtout pour aller conduire une voiture on ne peut plus américaine, mais qui est bâtie au Canada.
Voici un résumé de l’échange que nous avons eu avec le douanier avant de décoller :
• Douanier : Où allez-vous et pour quelle raison ?
• Moi : Je représente un média canadien et je me rends au Tennessee pour assister au lancement de la nouvelle Charger à essence.
• Douanier : ENFIN !
• Moi : Oui, je pense sincèrement que le moteur à essence va favoriser les ventes du modèle.
• Douanier : Quand vont-ils discontinuer la Charger électrique ?
• Moi : Bonne question !
• Douanier : Bon voyage !
Une chose est certaine, cet échange allait donner le ton à ce court périple en sol américain.
Dodge Charger Sixpack 2026 - quoi de neuf ?
Lancée tard en cours d’année 2024, la Charger de huitième génération avait pour mission de remplacer le modèle introduit en 2006. Adorée autant par les amateurs de muscle cars que par les corps policiers et les entreprises de location à court terme, la Dodge Charger se faisait quelque peu vieillissante.
Le passage de la septième à la huitième génération aura toutefois été radical. En effet, la berline est devenue un coupé. Et par-dessus le marché, il fallait dire au revoir aux moteurs à six et huit cylindres et se projeter vers l’avenir avec une offre désormais exclusivement électrique.
Pour 2026, Dodge ajuste considérablement sa stratégie en ajoutant des versions à essence de la Charger. Baptisée Sixpack, elle reçoit le moteur turbocompressé Hurricane à six cylindres en ligne de 3,0 litres.
Design de la Dodge Charger Sixpack 2026 – 8,0/10
Lorsque Dodge a fait revivre la Charger il y a pratiquement vingt ans, bon nombre d’adeptes étaient catastrophés que le muscle car d’antan soit devenu une berline. Certainement plus pratique dans cette configuration, elle s’éloignait du modèle original. Toutefois, ses puissantes mécaniques à huit cylindres nous rappelaient les origines de la Charger.
En 2024, la Charger a perdu ses portières à l’arrière et elle est devenue un coupé. Voilà qui est très audacieux comme stratégie pour un constructeur. En revanche, sur le plan du design, nous sommes à même de constater que c’est franchement réussi.
Le design n’a rien d’évolutif par rapport à la génération précédente. On est carrément ailleurs, tout en étant fidèle aux Charger de première (1966-1967) et deuxième (1968 à 1970) générations. Alors que la marée des VUS est envahissante, Dodge a l’audace de proposer une voiture à deux portes et le constructeur le fait de belle manière.
Si la marque Jeep excelle à cacher des « œufs de Pâques » dans le design de ses véhicules, c’est visiblement le cas pour Dodge également. En effet, quelques clins d’œil sont dissimulés ici et là. Nous avons d’ailleurs relevé que la portion arrière d’une Dodge Charger 1968 est camouflée dans le hayon de cette nouvelle Charger.
Pour décorer la jolie silhouette de la Charger, Dodge suggère une palette de couleurs diversifiées, vibrantes et osées. Dans un univers de VUS gris, noir et blanc, c’est franchement rafraîchissant.
Bien que pour le moment la Charger ne soit offerte que dans la configuration d’un coupé, les choses changeront très bientôt. En effet, Dodge a dévoilé une version à quatre portières de la Charger électrique et à essence. Au passage, notons que sa production débutera dès le premier trimestre de l’année 2026.
Sur une note tout à fait personnelle, nous avouons préférer largement le style de la berline dont les proportions sont plus réussies. L’option des quatre portières coûtera 3000 $.
Intérieur de la Dodge Charger Sixpack 2026 – 7,0/10
Si la nostalgie est à l’honneur à l’extérieur avec un design qui saura plaire à une clientèle plus nostalgique, l’habitacle est conçu sous le signe de la modernité. On a tout de même voulu rappeler les « muscle cars » d’antan avec le levier de vitesse dont la forme se rapproche de celle d’un levier Pistol Grip.
Malgré une large console centrale, l’habitacle demeure plutôt spacieux. L’accès aux places arrière est relativement facile. Comparativement, par exemple, à l’ancienne Dodge Challenger qui exigeait des aptitudes d’acrobate pour accéder aux sièges arrière, c’est le jour et la nuit.
Notons au passage que l’espace à l’arrière est identique pour la berline et le coupé. Autrement dit, il n’y a pas moins d’espace avec le coupé. La découpe de la carrosserie est différente, tout simplement.
Le dégagement à l’arrière est suffisant. Et cela, c’est sans parler de l'espace de chargement volumineux, étant donné que la Charger est dotée d’un hayon.
Technologie du Charger Sixpack 2026 - 6,5/10
Si vous êtes familier avec la plus récente gamme de produits offerts par Stellantis, vous ne serez pas déboussolé en montant à bord de la nouvelle Charger Sixpack 2026. En effet, au centre de la planche de bord, on retrouve un écran tactile de 12,3 pouces.
Celui-ci intègre la technologie Uconnect 5. Bien que les menus soient nombreux, son utilisation est assez intuitive. Le système offre la compatibilité avec Apple CarPlay et Android Auto sans fil. La voiture est également équipée de la technologie de navigation TomTom. Son utilisation s’est avérée catastrophique. Le système n’a pas été en mesure de suivre les consignes initiales et a forcé inutilement un itinéraire alternatif, rallongeant ainsi de manière considérable le trajet.
Sous les yeux du conducteur, on note la présence d’une instrumentation numérique de 10,25 pouces de série et de 16 pouces en option.
Motorisation de la Charger Sixpack 2026 – 8,0/10
Sur les plans du design, de l’habitacle et de la technologie, la Dodge Charger Sixpack à essence est sensiblement identique à la Charger Daytona électrique. Toutefois, sous le capot, la recette est on ne peut plus différente. Laissons de côté les électrons et les kWh.
La nouvelle Charger Sixpack est équipée du moteur turbocompressé à six cylindres en ligne Hurricane de 3,0 litres. Jusqu’à présent, cette mécanique s’est glissée sous le capot des Jeep Grand Wagoneer et Ram 1500.
Dans le cas de la Charger, deux degrés de performance sont proposés. La version R/T reçoit la mécanique SO (Standard Output). La puissance annoncée est de 420 chevaux. Si ce n’est pas suffisant pour vos besoins, la version Scat Pack est mue par la mécanique HO (High Output). La puissance grimpe à 550 chevaux. Toutes les deux sont dotées d’une transmission automatique à huit rapports.
Que vous choisissiez l’une ou l’autre des versions de la Charger Sixpack à essence, le système à quatre roues motrices est offert de série. Cela étant dit, via l’écran tactile au centre de la planche de bord, il est possible de passer en mode propulsion. Pour faire danser l’arrière-train ou encore pour épater le voisinage en brûlant du caoutchouc, c’est une caractéristique essentielle.
Pour l’heure, la fiabilité de cette motorisation reste à prouver. Bien que son rendement soit appréciable, surtout à bas régime, nous demeurons inquiets quant à sa fiabilité. Lors de notre essai, le témoin d’anomalie du moteur s’est allumé et une fenêtre d’information indiquait Service After Run Coolant Pump sur le tableau de bord. Certes, ce pépin est anecdotique, mais il donne tout de même le ton pour la suite.
Et le V8 Hemi ?
Bien que nous soyons enchantés que Dodge débarque avec une Charger animée par un moteur à essence, nous sommes curieux de connaître les plans du constructeur. En effet, Stellantis subit une forte pression pour que le moteur V8 Hemi soit à nouveau offert sous le capot de la Charger. À suivre.
Consommation
Au moment d’écrire ces lignes, les cotes officielles de consommation d’essence de Ressources naturelles Canada n’ont pas été dévoilées. Toutefois, au terme d’un périple totalisant un peu plus de 260 km, l’ordinateur de bord de la Dodge Charger Sixpack Scat Pack 2026 que nous avons mise à l’essai affichait une consommation de 12,9 litres/100 km.
Précisons que le trajet imposé par le constructeur ne reflétait pas forcément l’utilisation d’un conducteur canadien au quotidien. En effet, bien qu’une portion du trajet ait été réalisée sur des routes secondaires, nous avons aussi parcouru la célèbre route Tail of the Dragon. Très sinueuse, elle inspire une conduite plus sportive que la moyenne, ce qui a pour conséquence de faire grimper la consommation d’essence.
Conduite de la Dodge Charger Sixpack 2026 – 8,0/10
Parlons du dragon, justement. Avec 318 virages sur une distance de 17,7 km, la route Tail of the Dragon n’est certainement pas optimale pour une grosse voiture américaine. On y croise surtout des motos, des voitures exotiques ainsi que des sportives compactes comme des Subaru BRZ ou des Mazda MX-5.
Malgré tout, la Charger Sixpack Scat Pack 2026 s’est plutôt bien comportée. La voiture doit tout de même composer avec un important transfert de poids à chaque virage, freinage et accélération. Tout au long des virages, nous avons également senti que la Charger est démesurément large. Pour vous donner une idée, elle est plus large que l’ancienne Charger équipée de l’ensemble Widebody.
Autrement, lors d’une utilisation plus normale de la voiture, elle est confortable et relativement civilisée. Puis, quand on veut accélérer vivement lorsque le feu de circulation passe au vert, le moteur Hurricane répond présent.
Le mot de la fin
Si la Dodge Charger Daytona électrique a connu des débuts très difficiles, nous estimons que la réponse du public devrait être immensément plus favorable avec le modèle Sixpack à essence. Il ne reste plus qu’à espérer qu’elle soit fiable… et que Stellantis se décide à lui greffer un moteur V8 Hemi.
Contenu original de auto123.