Steeve Bourgeois, expert en transport et en gestion de la conformité, explique le mouvement des « lundis infernaux », qui débutera le 22 septembre au Québec et à Montréal. Des camionneurs ralentiront la circulation pour protester contre l'embauche croissante de chauffeurs étrangers, souvent illégaux ou non-qualifiés, exploités par des compagnies parfois liées au crime organisé.
Les camionneurs visent à conduire à basse vitesse près de « toutes les entrées de route » des deux plus grandes villes de la province, souligne M. Bourgeois.
« Il faut aller un peu plus loin et un peu plus fort », explique-t-il.
Le mouvement vise à obtenir une audience auprès des gouvernements fédéral et provincial pour renforcer les contrôles, améliorer la conformité et protéger l'industrie du transport routier, affectée par l’absence de surveillance et la concurrence déloyale.
Mais le problème premier, c'est les expéditeurs qui font affaire avec [les camionneurs illégaux] parce qu'ils charchent moins cher, ils ne regardent pas s'ils sont valide, s'ils sont légal, puis ils leur donnent des voyages beaucoup moins chers qu'une compagnie qui est légale, qui ne peut pas accoter ces prix-là parce qu'elle y a des choses à payer, comme les assurances qui coûtent quand même assez cher. Eux n'en paient pas, donc déjà là, ils sauvent de l'argent juste avec ça.
Pourquoi les camionneurs ne sont pas interceptés?
Steeve Bourgois mentionne que « ça va faire bientôt un an qu'on n'a plus personne qui vérifie sur nos routes au Québec. Les contrôleurs routiers n'interviennent plus sur la route ».
Il rapporte qu'à l'origine, le problème venait de l'Ontario et qu'en raison de la barrière de la langue, les compagnies n'osaient pas engager de camionneurs illégaux au Québec, ce qui a fini par se faire en l'absence de contrôleurs.
Selon ses informations, les personnes qui chauffent des camions venus illégalement de l'étranger ne parlent bien souvent ni anglais, ni français.
Il y en a qui viennent ici sur des permis, des visas d'étudiants et ils ne vont pas à l'école, puis ils se ramassent sur un camion. C'est exactement ça qui se passe présentement. Il faudrait contrôler. Je ne dis pas d'arrêter puis de ne plus avoir d'immigration. On en a besoin, mais il faut la contrôler.
Rappelons que le président président-directeur général de l'Association du camionnage du Québec, Marc Cadieux, appelait lui aussi à une action gouvernementale sur nos ondes le mois dernier.
Écoutez l'entretien complet dans l'extrait ci-dessus