L’assermentation de Joe Biden comme 46e président des États-Unis, mercredi, a anéanti les attentes de plusieurs complotistes associés au mouvement QAnon.
Paul Arcand en a discuté avec Marie-Ève Carignan, directrice du Pôle Médias de la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents de l’Université de Sherbrooke.
«Ce qu’on voyait dans plusieurs cercles liés à QAnon, c’était que le 20 janvier au moment où Biden serait assermenté, ce serait un gouvernement illégal et l’armée pourrait procéder à son arrestation. Et il y aurait alors la grande tempête qui révélerait le grand plan de Trump où toute l’élite pédo-sataniste serait arrêtée. Trump reprendrait le pouvoir»
«Au lendemain de l’assermentation de Biden, on voit sur les réseaux sociaux qu’une frange est au désespoir voulant retourner à leur vie d’avant. Il y a ceux qui continuent d’avoir espoir disant que quelque chose va arriver. ‘’Il va avoir une nouvelle date, on nous teste’’. Et il y a ceux qui voient encore des signes qui se mettent en place»
«Avec la pandémie, il y a beaucoup de détresse et d’anxiété. Ils cherchaient des réponses à leurs questions et ils se sont tournés vers des réponses alternatives : ‘’il y a des complots, il y a des explications secrètes’’. C’est réconfortant pour eux, ça répond à des besoins émotionnels, ils se sentent à l’avant-garde des informations, comme des leaders qui peuvent amener un monde meilleur»
«Les mouvements liés à la droite identitaire sont importants aux États-Unis, même ici. Il suffit d'un individu pour passer à l'acte parce qu'il est frustré justement qu'il ne se soit rien passé. Ça peut faire des dégâts importants. Encore plus si c'est un petit groupe organisé. Il faut s'en préoccuper. Surtout qu'il y a une montée d'un discours violent avec des théories qu'actuellement on a une président américain pédophile»