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Grande entrevue avec Jean Charest

«On n'a pas besoin d'être une pâle copie du Parti républicain»

«On n'a pas besoin d'être une pâle copie du Parti républicain»
Jean Charest et Pierre Poilievre, candidats à la direction du Parti conservateur du Canada / Photomontage : La Presse Canadienne
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Alors que bien peu d'analystes lui donnent des chances de coiffer Pierre Poilievre au terme de la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada, l'ancien premier ministre du Québec, Jean Charest persiste et signe : il compte bien sortir gagnant de l'exercice.

À l'occasion d'une grande entrevue en compagnie de Philippe Cantin, la veille du troisième débat des candidats auquel ne participera pas son plus grand rival Pierre Poilievre, M. Charest se dit heureux de voir les membres du parti se ranger massivement derrière lui.

Il compte d'ailleurs beaucoup sur l'appui de celles et ceux qui appuyaient Patrick Brown avant qu'il ne soit exclu de la course.

«Dans ma vie politique, ça m'est arrivé assez souvent d'avoir toutes sortes de prédictions qui disaient : "Ah il est fini...", alors que c'est très difficile pour les médias d'avoir une lisibilité sur la course pour plusieurs raisons. [...] J'ai fait quatre jours au Stampede de Calgary, la semaine dernière j'étais à Saskatoon et après ça jours en Colombie-Britannique et par ailleurs, une bonne partie de mon temps était consacrée à la rencontre des organisateurs de Patrick Brown qui sont presque tous dans notre camp maintenant, c'est à peu près unanime ! [...] Dans le camp Brown, s'il y a quelque chose sur laquelle tout le monde s'entend, c'est qu'ils ne veulent pas voter pour M. Poilievre et donc la course est encore ouverte. »

Pierre Poilievre fracture le Parti conservateur

Alors que Philippe Cantin souligne avec justesse qu'il sera bien difficile tant pour Jean Charest que pour Pierre Poilievre de reconnaître et de soutenir la victoire de l'autre au terme de la campagne, Monsieur Charest ne s'y prend pas par quatre chemins pour soutenir que son adverse, par ses méthodes de division, a créé une déchirure chez les membres du Parti conservateur du Canada.

« C'est M. Poilievre, soyons franc... la façon de faire la course au leadership, la méthode, ça a été le choix de Pierre Poilievre. C'est lui qui dès le départ a attaqué assez violemment tous ses adversaires ; en tout cas, ses principaux adversaires. Le premier jour où Brown annonce sa candidature, il le traite de corrompu et de menteur. Mais ça, c'est un style américain, c'est la polarisation du vote, les attaques personnelles et une politique qui reflète un certain populisme. D'ailleurs, je ne me suis pas gêné pour dire aux membres qu'on n'a pas besoin au Canada d'être un parti qui est une pâle copie du Parti républicain. »

Jean Charest souligne que les différences importantes entre les États-Unis et le Canada font en sorte qu'on ne peut faire de la politique comme le Parti républicain. En fait, ce serait une grossière erreur à propos des valeurs canadiennes.

Soutenant que l'expérience qu'il a vécue comme chef du Parti progressiste-conservateur, alors qu'il a dû démontrer beaucoup de résilience, et celle du chef du Parti libéral du Québec (qui est à ses yeux une coalition de fédéraliste) ont fait de lui l'homme le plus apte à prendre la barre du Parti conservateur fédéral, Jean Charest prétend être très fier de son bilan malgré que plusieurs de ses décisions aient pu être impopulaires par le passé.

«J'ai pris des décisions, j'ai gouverné et j'ai fait des choix et ces choix-là j'en suis fier! [...] Honnêtement, dans l'ensemble de l'oeuvre, j'ai laissé un legs dont je suis très fier et l'histoire jugera.»

Comparant la course à la chefferie à la boxe, Jean Charest affirme qu'advenant sa victoire, il y aura une place pour Pierre Poilievre au sein de son gouvernement. Mais il n'entend pas se commettre à savoir s'il appuiera celui-ci en cas de défaite.

«Je ne suis pas le genre à tendre la joue. Je n'ai pas fait 28 ans de vie publique parce que je suis un enfant de choeur non plus... honnêtement, je suis un batailleur, mais je pense que j'ai fait la course de manière honnête.»

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