Karen Arseneault, humoriste et ancienne Témoin de Jéhovah, raconte son parcours pour sortir de la religion, elle qui dit avoir été endoctrinée.
Elle explique que son histoire débute dans les années 1980 par la visite de témoins de Jéhovah à la porte de sa mère, qui décide d'intégrer le mouvement.
Son père, lui, n'était pas actif avec les Témoins de Jéhovah, chose rare, mais permise étant donné qu'il était marié à sa mère.
Karen Arsenault, qui a intégré les Témoins de Jéhovah à son tour, raconte avoir eu une enfance très occupée à faire du porte-à-porte et à participer à des rencontres.
« Je n'ai pas fait les grasses matinées jusqu'à 19 ans », rapporte-t-elle.
Elle souligne qu'elle devait le moins possible faire d'études, puisque ce n'était pas accepté.
« Les hommes du ''comité'' m'ont fortement recommandé de ne pas aller faire une technique au Cégep Garneau à 17 ans : ce n'était pas négociable [...] Je n'avais pas beaucoup d'options, ça aurait pris un Tinder des Témoins de Jéhovah! », ajoute-t-elle à la blague
Elle voulait se marier vite (tout comme les garçons) étant donné qu'elle n'avait pas le droit à des relations sexuelles avant le mariage.
« Je suis sorti avec un homme pas Témoin et ça n'a pas bien passé », révèle Karen Arsenault.
Elle précise que le brainswashing et l'endoctrinement qu'elle a subies se sont dilués en raison de l'argent, de sa peine d'amour, du temps passé au travail et durant sa formation professionnelle.
« C'est difficile mentalement la déprogrammation, mais sortir, ce n'est pas difficile. Sur papier, tu donnes ta démission », précise-t-elle.
Pour plusieurs, le plus difficile est probablement l'après-Témoins de Jéhovah selon elle.
Je suis tombée en couple rapidement après [avoir quitté les Témoins]. Je pense que chez les ex-Témoins de Jéhovah, il y en a beaucoup qui tombent dans des mauvaises gangs. Moi, je suis tombée dans une bonne gang au moins, mais j'aurais eu besoin d'encadrement. Il y en a qui vont tomber dans la drogue, dans l'excès. C'est comme un chien dont on coupe la laisse.
Source: La Presse Canadienne / Témoins de Jéhovah dans une banlieue de Boston
Elle mentionne aussi que sa mère a quitté les Témoins un an après elle, tout en spécifiant que certaines personnes sont tellement malheureuses lorsqu'elles retournent dans le « vrai monde » qu'elles réintègrent la religion.
Karen Arsenault tient aussi à lancer un message aux Témoins de Jéhovah qui se questionnent sur leur appartenance au mouvement.
Je suis l'outil du diable pour cette personne-là, si elle est croyante. Si elle est en questionnement, elle doit penser aux personnes proches d'elle qui ne sont pas des Témoins de Jéhovah, mais qui l'aiment.
Elle conclut en lançant aussi un message aux proches de Témoins de Jéhovah, qui ne sont pas dans le mouvement.
Si vous connaissez quelqu'un qui est témoin de Jéhovah, un collègue de travail, une cousine, peu importe, ne la confrontez pas sur ses croyances parce qu'elle va se fermer et le groupe l'avertit que vous allez devenir un outil de Satan pour la faire sortir. Donc c'est juste de dire qu'on est là pour elle.
Écoutez l'entretien complet dans l'extrait ci-dessus