Maryse Potvin, politologue et sociologue, discute du livre « Polémique publique, médias et radicalité discursive », coécrit avec quatre chercheurs, qui analysent la difficulté croissante du dialogue public au Québec à l’ère des médias sociaux, des chambres d’écho et de la polarisation.
Elle souligne la confusion entre journalisme et chronique, la montée des discours d’opinion et la multiplication des chroniqueurs dans les médias traditionnels, la radicalisation, la désinformation.
Mme Potvin mentionne le fait que les sujets du racisme systémique, du wokisme et des migrants, notamment, ont eu droit à une exposition médiatique beaucoup plus importante que ce que ces enjeux représentent vraiment dans la société.
Panique morale
Maryse Potvin aborde aussi la panique morale causée par la crise des accommodements raisonnables, la pandémie, etc., et la responsabilité des médias dans la perte de confiance du public.
« Malgré la bonne volonté des journalistes, peuvent malgré eux donc entraîner des formes de mes informations et des formes aussi de panique dans la société parce que le phénomène a l'air beaucoup plus gros que ce qui est en réalité », explique la sociologue.
Ça fait partie de la mission des médias d'avoir une information la plus juste possible, tout en donnant la parole aux différentes parties. Mais la montée en épingle de faits divers anecdotiques, ça crée un effet tsunamique. D'abord, on ne parle que de ça. On étiquette des fois des situations ou des phénomènes qui sont mal étiquetés de façon erronée [...]. Donc, des fois, on étiquette des phénomènes qui ne sont pas les bons, qui ne sont pas les bonnes étiquettes, et donc les gens montent en épingle et ça crée ce qu'on appelle un phénomène de panique morale, c'est à dire les gens se mettent à paniquer parce que les médias, par surenchère médiatique, pour vendre de la nouvelles, vont répéter des étiquetages erronés de certains phénomènes.
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