L'enjeu de la rue partagée à l'origine du bras de fer entre le maire de Québec et le gouvernement Legault ne fera vraisemblablement pas partie des conditions aux décrets nécessaires pour faire passer le projet de tramway à la prochaine étape.
En marge d'un point de presse, le premier ministre François Legault, a affirmé que l'acceptabilité sociale sera l'unique condition qui sera retenue mercredi par le conseil des ministres.
Ce scénario est celui qui sauverait le plus d'arbres, mais qui augmenterait aussi les temps de parcours des automobilistes sur l'axe est-ouest.
« Je vais voter pour donner les décrets au maire de Québec pour aller de l'avant. Évidemment, ce qu'on souhaite c'est qu'il y ait la meilleure acceptabilité sociale. C'est la seule condition qu'on posera. »
Rappelons qu'en mars, le ministre des Transports, François Bonnardel, avait énuméré 3 conditions aux décrets gouvernementaux, soit le retrait de la rue partagée, l'acceptabilité sociale et l'engagement du fédéral à payer sa part des dépassements de coûts.
Y croire plus que ça
Avant la remarque du premier ministre qui était de passage à Varennes, le maire de Québec n'avait reçu aucun mémo du gouvernement. Lundi après-midi, avant le conseil municipal, Bruno Marchand a d'ailleurs lancé qu'il aimerait voir le gouvernement Legault être plus démonstratif de son intérêt pour la construction d'un tramway à Québec.
Il a répété que la solution d'une rue partagée sur une portion de 500 mètres sur le boulevard Renée-Lévesque est un choix « non négociable », choix qui est définitif depuis les résultats de la consultation en ligne où 69% des répondants ont appuyé la rue partagée.
Le maire Marchand se dit néanmoins ouvert à des compromis, notamment sur la question des conditions reliées au partage des dépassements de coût avec le fédéral.
« Je m'attends d'un gouvernement qu'on y croit plus que ça. Je m'attends à ce qu'on fasse toute la démonstration qui vient corroborer le fait qu'ils croient au tramway, qu'ils soient capables de souffler dans le même élan que nous. »
Le maire Bruno Marchand espère ainsi éviter d'autres retards qui risqueraient de faire encore grimper la facture.
Il insiste sur l'urgence d'agir pour plusieurs raisons, notamment la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, le transfert de part modale (10 000 véhicules de moins sur les routes) et la hausse de 30 000 résidents anticipés d'ici la mise en service du tramway en 2028.